Réflexion – Mainmise de la presse sur le sport ?
Révolution des technologies avec l’apparition du câble, puis des satellites. Ou aide à son évolution ?
Les prémices d’une incroyable aventure devenue une réalité, car le journalisme sportif en était presque à ses balbutiements. Essayons un souvenir, mais pas par un songe d’une nuit d’été… car c’est une réalité.
Athènes…
Les premiers Jeux olympiques, le vainqueur du 100 mètres vient de passer le « ruban » d’arrivée. On se presse…
Bien habillé, pantalon « golf » à carreaux et casquette de velours côtelé, courant au plus près de la ligne d’arrivée avec calepin et crayon, pour se souvenir de ses premières impressions et surtout… d’en offrir en primeur les résultats de l’actualité sportive. On peut l’affirmer, on réalisait les premiers reportages presque en direct.
Il fallait ensuite transmettre son texte à son journal par télégraphe qui en était retransmis à l’écriture pour passer ensuite à l’imprimerie. Souvent, la lecture en était offerte à une clientèle privilégiée, plus précisément à celle qui pratiquait certains sports, tels l’hippisme, l’escrime ou la course.
Démocratisation de la presse sportive
Si, de nos jours, la presse sportive est devenue indissociable au système économique du sport spectacle, on oublie, parfois, l’incroyable prouesse de l’aventure de la photo. Si pour certaines disciplines on exigeait au sportif de rester immobile dans un studio photographique pour simuler un geste ou reproduire un mouvement, que penser des premières images photographiques de l’ascension du Mont-Blanc ? Tout simplement impressionnant !
Puis, dans la « foulée » de son évolution, les entraîneurs utilisèrent la photo en une succession d’images offrant une illusion du mouvement permettant la possibilité d’une correction du geste ou de la position corporelle du sportif.
Reconnaissons que l’évolution et la diffusion du sport sont immanquablement liées aux Jeux olympiques. Le sportif est photographié en pleine action en appui aux textes des journalistes. C’est le début d’une forme d’immortalisation de l’exploit et les techniques ne cessèrent d’évoluer au service « des » sports. La démonstration nous en est faite lors de chronométrages pour tous sports de vitesse.
Radio et télévision
C’est dans les années 1920 que les retransmissions radiophoniques s’offraient un avenir certain. Les émissions et reportages devenant de plus en plus populaires obligèrent la création de services spécialement attribués au sport, autorisant des retransmissions en direct.
On doit, néanmoins, accepter que par l’avènement fulgurant des télévisions sur la planète sport, les reportages radiophoniques ont quasiment… « disparus » !
1936 – 1937 à aujourd’hui…
Sans refaire l’histoire… pas toujours très belle, c’est en 1936 que le premier évènement sportif fut filmé et retransmis en direct à la télévision, sous réserve de certaines conditions comme l’ensoleillement principalement.
C’est en 1948 que le sport s’est invité chez le particulier par l’avènement des « postes TV » individuels dans les foyers. Il n’en sont jamais ressorti. La couverture télévisée se fixait principalement sur l’athlétisme, la natation, le football et l’équitation sans négliger les sports en devenir de l’époque. N’oublions pas néanmoins, que les sports typiquement américains tels le baseball, basket et surtout le football américain par son « Super Bowl », attirèrent très rapidement les animateurs et commentateurs qui en devinrent des professionnels indispensables.
Au fur et à mesure de son évolution les télévisions attirèrent très facilement l’intérêt des grandes sociétés commerciales. Ceci surtout pour le sport. On n’ose bientôt plus en faire quelque critique que ce soit, tant cela est entré dans les mœurs et surtout… par l’acceptation de beaucoup.
L’Europe n’est pas en reste
Chaque sport en avait compris l’intérêt. Le Tour de France cycliste en est une parfaite réussite. N’oublions pas, néanmoins, les Jeux olympiques d’hiver de Cortina d’Ampezzo de 1956 et de Rome en 1960 pour les Jeux d’été, qui furent les premières éditions retransmises en direct par les télévisions.
2023 ? Une vérité sans retour ?
Révolution des technologies avec l’apparition du câble, puis des satellites. Le numérique et les péages.
L’incroyable multiplication des chaînes touchant tout ce qui a trait à nos sociétés, incita la « télévision » à devenir… osons l’avouer, un « bien privé » qui pour la « Planète Sport » représente une manne se chiffrant à des milliards de dollars. Si le sport en est bénéficiaire à des niveaux insoupçonnés, souhaitons qu’ils n’en provoqueront pas une perte irréversible de cette culture si belle et utile à notre jeunesse… sportive.
Eh ! Oui …
Le courrier, ni le télégramme, ne harcelaient Platon.
L’heure du train ne pressait pas Virgil.
Descartes s’oubliait à songer sur les quais d’Amsterdam
Paul Valéry