Le sport d’élite… aux confins de ses limites ?
1896… « un petit saut » de 6m35. C’était l’année des premiers Jeux olympiques modernes. Le Marathon ? Deux heures 58 minutes et cinquante secondes !
2022… Près de 9 mètres pour le record du monde du saut en longueur d’aujourd’hui.
Moins de 2 heures pour le Marathon.
Et pourtant, s’il est vrai que l’on accepte, presque par obligation, l’évolution du monde moderne en tout domaine, on peut facilement oublier l’incroyable parcourt des sports pratiqués, tant anciens que modernes. Reconnaissons-le, c’est tout simplement impressionnant.
Alors ? Peut-on penser que le sport d’élite est au sommet de la pyramide ?
Une question qui appelle plus qu’une réflexion si l’on accepte que toutes performances et tous records font ou feront l’objet de comparaisons car nous le savons, ces dernières, toutes performances si incroyables soient-elles, ne constitueront… qu’un fait intemporel. Rares sont les sportifs et sportives de très haut niveau à porter ou faire avancer quelque record que ce soit en secondes ou millimètres.
Et pourtant…
où en sont les limites?
Impossible d’y répondre car elles sont, semble-t-il, quasi illimitées. Cependant, de principe, l’organisme dans son aptitude à supporter l’effort, devrait être fixé par le sportif lui-même. Ce qui est de plus en plus rare car les « doses » d’entraînement se heurtent avec insistance à l’obligation du « sport spectacle » refusant, par-là, trop souvent les limites du sportif.
L’apport et surtout les conséquences de l’évolution mondiale de nos sociétés, obligent les sportifs à utiliser ou accepter cette nouveauté de l’effort en symbiose avec un matériel personnel de plus en plus scientifique et même temporel. Situation telle que, pour le sportif, seule une importante contribution financière s’impose et ce dernier en devient « son » professionnel, soit l’employé d’un sponsor.
En regard à cette « modernisation » du sport, les conséquences pour notre future jeunesse sportive peuvent être d’une importance telle, qu’elle creusera encore plus ce fossé entre les sports dits d’élite et le sport populaire, soit une forme d’élimination de la culture que devrait représenter… le sport.
Mais là, n’est pas la seule raison.
Des études ont démontré que l’utilisation des moyens de communication prend de plus en plus l’ascendant sur les loisirs de notre jeunesse et surtout… sur le sport. Peut-être, également, que la charge émotive pour accéder à l’Olympe de ses aspirations, et des obligations du sport moderne commencent à « étouffer » cette dernière.
Il faut reconnaître, qu’à la réflexion, un ou une adolescente apprenant les exigences souvent au-delà des limites, ne constituent pas le premier appel… à l’idée d’embrasser une carrière de champion… en quelque sport que ce soit.
Vraiment ?
La seule garantie que devrait offrir lors de chaque effort entrepris au bénéfice du sport, du sportif et de son évolution, serait peut-être le maintien de l’homme dans une humanité non déformée par la culture du podium.
Un rêve ?
Non, tout simplement une réflexion à l’égard de notre jeunesse désireuse de pratiquer son sport avec… plaisir !