Petite incartade à notre sacro-sainte règle de privilégier le district, en traitant d’un sujet qui à sa base physique à Villeneuve. Mais l’est-ce vraiment si l’on considère la nature du reportage ? Un sujet de société qui dépasse les frontières et qui prend sa source dans l’humain au sens noble du terme. 

Le handicap existe partout, indépendamment des lieux, et ne s’affiche pas nécessairement.  Les structures sociales peinent encore à prendre en compte ces difficultés particulières. Ce n’est pas le cas du Handisport qui voit une augmentation régulière de sa médiatisation, signe que les temps changent. 

Dans le cadre de cette édition, nous nous sommes intéressés, de plus près, à une spécialité étonnante, le paraclimbing. En Suisse romande, seul deux salles de grimpe proposent depuis peu des voies adaptées au handicap physique et visuel, et la demande va grandissante. L’engouement est tel que l’équipe nationale de paraclimbing verra son effectif doubler d’ici à la fin de l’année.

Hormis l’attrait des médailles et de la compétition, c’est surtout d’un autre aspect qu’il est question ici. Le dépassement de soi relève d’une règle de vie et même d’une nécessité pour ces athlètes, mais il révèle surtout un retour de la joie de vivre que l’on constate chez ces adeptes de la verticalité; comme l’écrit très justement notre journaliste Thomas Cramatte, il s’agit de s’élever au-delà de son handicap.

Cette volonté chevillée au corps, l’exemple est donné face aux petits bobos des bien portants par ces individualités qui n’hésitent pas à redonner sens à la vie. Des témoignages qui font chaud au cœur dans une actualité dominée par l’anxiété provoquée par les guerres, les menaces et la peur. Une leçon de vie tout simplement.