A la rencontre des gens d’ici:
Anouk à Oron-la-Ville

« J’ai rencontré Marc, mon compagnon, il y a une bonne quinzaine d’années. Lui est paysan et il est né UDC, alors que moi, née à Genève et formée en sociologie, je suis depuis toujours socialiste. Nos conversations sont souvent très animées, mais toujours respectueuses. D’autant plus qu’avec lui, j’ai pu prendre la mesure des immenses difficultés qui sont aujourd’hui celles du monde paysan ; des énormes efforts consentis ; du travail harassant, mais aussi parfois du profond désespoir… »
De cette tendre rencontre, de ces conversations franches et sans détour avec un homme qui se tue au travail, sans réelles perspectives, Anouk Hutmacher a tiré un livre intitulé « Silence, on ferme ! ». Il paraît cette semaine aux éditions Favre. Le récit est parfois autobiographique, mais il dépeint surtout le quotidien laborieux et éprouvant d’un homme de la terre qui cherche parfois les raisons de s’accrocher au dur labeur qui est le sien, dans un univers de moins en moins bienveillant pour la ruralité.
« Au début, je pensais écrire une histoire drôle et légère. Mais la réalité a tout de même fini par prendre le dessus », explique cette femme souriante au contact facile et agréable. Il est vrai qu’elle ne manque pas d’humour, lorsqu’elle précise, par exemple, qu’avec Marc « Nous faisons chambre commune, mais maison à part, lui à Saint-Martin, et moi à Oron » ; ou encore lorsque cette mère de quatre enfants évoque les « collisions » parfois vives, mais toujours débonnaires, entre son fils de trente ans, végétarien, et son compagnon, éleveur de bétail.
Anouk n’est pas une inconnue dans la région. Beaucoup se souviennent encore du temps où elle tenait la librairie d’Oron ; d’autres, surtout parmi les ainés, l’ont vue passer chez eux, récemment encore, pour leur prodiguer des soins en tant qu’infirmière assistante à domicile. Aujourd’hui, avec une grande sensibilité, elle organise des cérémonies funèbres laïques et personnalisées. « Les liturgies traditionnelles ne suffisent souvent plus à consoler les familles endeuillées » explique-t-elle, précisant qu’il lui est arrivé de réunir les proches et les amis d’un défunt dans une forêt, un jardin ou même une église, pour un ultime adieu.
Anouk sera présente au marché d’Oron-la-Ville ce samedi 20 avril, entre 9h et midi pour y présenter son livre. Elle vous y attend avec cette bonne humeur communicative que ceux qui la connaissent apprécient tant.
Quant à nous, c’est avec plaisir que nous lui adressons nos meilleurs vœux de succès…


