Vendanges en Lavaux
La vigne est belle, le raisin de qualité
Christian Dick | Le monde est curieux, l’époque bizarre. Peut-être ne retrouverons-nous pas de sitôt nos bonnes vieilles habitudes, bises aux dames, franche poignée de main ou verre qui tourne à la pause. La vendange n’échappe pas à la nouvelle règle. Gel, dortoirs, repas en commun, taille dans les rangs de vigne. Certains vendangeurs ne viennent plus, contraints à la quarantaine à l’aller comme au retour. On apprend à cohabiter autrement. Des chômeurs, des amis, des jeunes sont sollicités ou se proposent. Comme dans le commerce, on fait un usage local. Et on apprend la cohabitation. Tardivement. Les vacances d’automne d’antan étaient celles des vendanges où les parents envoyaient leurs poussins à la vigne. Pour les plus âgés, la fête se poursuivait autour du pressoir. Les bals étaient l’occasion de réunir propriétaires et employés de différents domaines. La Lyre ou la fanfare locale réunissaient les amis, les visiteurs et les clients. Le monde a changé, mais il n’a pas attendu corona. La mise en valeur de bâtiments familiaux, des employés aux habitudes moins festives, d’autres qui logent à huit dans un petit appartement à l’extérieur par souci d’économie ont profondément modifié le paysage viticole. Néanmoins… la vigne est belle, le raisin de qualité. Il fait envie, et déjà s’annonce comme un millésime d’exception.