Pully – Les jeux de société à l’ère du numérique
On constate une recrudescence des jeux de société. Cet engouement est survenu post Covid et ne cesse de progresser. Le jeu est-il un prétexte pour aller à la rencontre de l’autre ? Et pourquoi cet intérêt grandissant ?
L’origine
On retrouve les premières traces de jeux vers 2650 avant J-C. Il s’agit du Senet en Egypte. Une quarantaine de jeux ont été retrouvés en très bon état, dont un, dans le sarcophage du prince Rahotep. Cette découverte inespérée montre à quel point le jeu de société avaient une place
importante dans la société égyptienne.
De nos jours le jeu de société suscite un intérêt grandissant
Afin d’en savoir plus, je me suis rendue à une soirée « jeux ». Celle-ci a eu lieu à Pully, organisée par la société de jeux d’Olivier Kirshmann également propriétaire de la boutique « L’atelier du jeu ». Tout le monde peut y aller, il n’y a pas d’inscription nécessaire, il est juste demandé aux membres une cotisation annuelle de 12 francs par adulte et 6 francs pour les moins de 16 ans.
« On peut en savoir plus sur quelqu’un
en une heure de jeu qu’en une année
de conversation » Platon
Le but de la soirée est de tester et expérimenter différents jeux. Ce soir-là, une quinzaine de personnes réparties sur différentes tables par 2, 4 ou 6, testent différents jeux. Avant que la partie commence le responsable de la société et un bénévole expliquent les règles, les contraintes et les stratégies possibles. Puis les parties démarrent dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Entre autres, le jeu « Pillard » avec des bateaux, des équipages, des trésors sur fond de mer du nord. Je me rends compte que les jeux les plus plébiscités sont plus complexes que le traditionnel UNO ou le Monopoly qui restent des classiques indémodables.
Si les jeux de société sont en pleine recrudescence, c’est autant pour le côté humain que pour leur évolution. En effet, ils n’ont plus rien à envier aux jeux en version numérique. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent de trouver en version jeux de société un jeu à la base numérique. Qu’on y joue pour sa stratégie, sa quête ou le plaisir de gagner, ils n’ont plus aujourd’hui l’image poussiéreuse d’antan.
Interview d’Olivier Kirshmann, maître de jeu
Je vous ai vu expliquer les règles, ne sont-elles pas écrites dans la boite de jeux ?
Oui bien sûr. Mais mon but est que les participants aient plus de temps pour jouer.
Si vous deviez, définir votre objectif en une seule phrase ce serait laquelle ?
Donner ou redonner l’envie aux gens de jouer !
Pour quelles raisons aimez-vous faire jouer les gens ?
Il y a plusieurs raisons, j’aime le côté social, relationnel, l’échange. En tant que consommateur, il est très frustrant d’acheter un jeu, d’y jouer et de se rendre compte qu’il ne nous plaît pas. C’est pour ça que j’ai créé la société de jeux, on peut tester tous les jeux de la boutique. La satisfaction client et membre est ma priorité.
Vous jouez depuis combien de temps ?
En fait, j’ai toujours aimé jouer depuis tout petit, c’est avec mon grand-père que j’ai appris à jouer aux cartes. Ensuite j’ai continué de jouer, parfois en ligne, mais ça ne remplace pas le côté humain, l’ambiance, les interactions. J’ai toujours plaisir à voir dans l’œil de la personne avec qui je joue le moment où elle réalise que je l’ai piégée.
Quel est le rôle d’un bénévole dans les soirées jeux ?
Il explique les règles d’un jeu. Ce soir, on a William, qui est bénévole. Il a eu l’idée de créer un groupe Whatsapp, il y a 4 à 5 ans, afin de transmette aux intéressés les différentes dates et lieux des soirées jeux sur la Suisse romande, le groupe compte actuellement 220 membres.