Portrait – Dites 33, c’est un chiffre porte-bonheur comme le ramoneur !
Ramoneur, un vrai bonheur !
Celui qui, à 16 ans, n’a pas hésité entre le S de sciure et le S de suie après avoir fait un stage chez un menuisier et un ramoneur a vite compris que le S de suie serait sa vie, une vie à l’extérieur et non pas enfermée dans un atelier.

C’est donc le 2 août 1990 que Frédéric Crausaz, de Gillarens, signe un contrat d’apprentissage de trois ans chez Philippe Modoux, à Oron-la-Ville. Après des examens finaux brillamment réussis, le voilà ouvrier ramoneur dès le 3 août 1993 toujours chez Philippe Modoux. Imaginait-il ce jour-là qu’il serait toujours aux côtés du même patron plus de 30 ans plus tard !
Si l’on tient compte de l’apprentissage, c’est donc 33 années que ces deux ramoneurs ont parcouru ensemble sur un grand territoire englobant les communes de Bourg-en-Lavaux, Savigny, Forel-Lavaux et celles de l’ancien district d’Oron, ce qui fait environ 25’000 habitants. Autant dire que Frédéric Crausaz est plus connu de la clientèle que son patron, car il passe une ou deux fois par année chez chacun d’eux.
Si le métier a quelque peu changé depuis 1990, il n’en reste pas moins que les bases légales sont toujours les mêmes : les canaux de fumée rattachés de manière durable à des installations productrices de chaleur doivent obligatoirement être ramonés, afin de prévenir, par l’enlèvement régulier des suies et des combustibles imbrûlés, les dangers d’incendie et d’asphyxie. Il a fallu suivre des cours obligatoires pour s’adapter continuellement aux nouvelles installations avec l’arrivée des pellets, du bois déchiqueté, du gaz en plus du bois traditionnel et du mazout.
Aujourd’hui, il y a environ 50 % de chauffage à base de bois et 50 % à base de mazout et de gaz. Et peu à peu ces installations disparaissent au profit des pompes à chaleur.
Il a récemment, en 2023, réussi haut la main les cours imposés pour pratiquer les tests de combustion sur les installations à bois.
Pour rien au monde Frédéric voudrait quitter ce métier où il est, en quelque sorte, aussi son propre patron une fois que le programme de travail lui a été dressé pour la semaine ou la quinzaine à venir. Pour l’employeur, ce ramoneur c’est du pur bonheur !
Un grand bravo à Frédéric Crausaz pour son implication professionnelle, la fidélité à son patron et à sa clientèle durant 33 ans !