On l’a oublié …
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club de Lausanne | Il est vrai… on en est loin. Mais l’évolution de nos sociétés l’a voulu ainsi ! On est loin des rites de passages traditionnels de l’adolescence par l’école de recrues pour devenir un homme, ou l’école ménagère pour les filles. Déjà, à la sortie de l’école, on vous préparait comme une forme d’initiation à la vie d’adulte ! On prenait le temps, du temps pour vivre, tout en respectant le bagage parental, car il était accepté que certaines libertés n’étaient pas exemptes de règles. Néanmoins, comme disait le sage… le monde change ! Ce sont d’autres règles que connaissent très vite nos adolescents. Le dialogue adulte-ado est presque en équité sans toutefois se soustraire au respect si nécessaire des rapports d’autorité, que l’on pourrait citer comme… « encore » hiérarchiques. Reconnaissons aussi, que bien des parents se sentent dépassés et se reportent, souvent, sur leur propre adolescence, parfois par désarroi ou abandon.
Alors… le sport ?
On se trompe, les clubs sportifs ne sont pas des garderies d’ados ! Il est injuste de le penser et de « l’utiliser » à des fins de substitution en regard à la société, ou à la famille ! L’adolescent a sa personnalité. On en découvre chaque jour ses volontés et aspirations, et ce n’est pas une maladie ! Dans quelque sport que ce soit, les entraîneurs doivent, aujourd’hui, composer avec cette jeunesse à maturité précoce, ayant déjà une connaissance affirmée du choix de leur discipline. Ce ne sera pas une sinécure et, souvent, le dialogue sera ombrageux ! Du moins… parfois! En effet, nous devons le reconnaître, aujourd’hui les ados peuvent s’autoriser à dialoguer avec les adultes ou leurs parents comme jamais… il y a encore quelques années ! Ce sera, ou déjà acquise, une nouvelle collaboration entre le jeune sportif et ses entraîneurs. Les rapports, quasi hiérarchiques, s’estomperont, si possible sans manque de respect les uns envers les autres. Les entraînements débuteront par le dialogue, mais surtout sur une compréhension « humaine » entre l’entraîneur et le jeune sportif. De moins en moins, l’ado acceptera une main mise d’autorité sans en connaître les bien-fondés.
Une personnalité naissante… et déjà une certaine estime de soi !
Ne le nions pas ! Chaque individu, femme et homme, se complait dans une « certaine » estime de soi, que ce soit dans un domaine choisi ou par la pratique d’un sport ! Cependant, elle évoluera selon son environnement. Le sport en offre une belle image et l’ado, par ses connaissances, en est la parfaite démonstration ! Il a acquis une maturité que ne peuvent sous-estimer ses entraîneurs. On osera dire que c’est une évolution acceptée, sans négliger que l’estime de soi d’un ado est souvent instable, se reportant sur une des principales difficultés des entraîneurs, néanmoins sans en oublier les parents. L’exemple, le dialogue, l’acceptation sont souvent imbriqués dans l’appartenance d’une société, d’un groupe, d’un club. C’est une réalité et le jeune sportif aura à cœur de nourrir un attachement adulte envers tous ceux qui lui auront ouvert la voie d’une belle carrière sportive… et d’existence !