Métraux Transports accueille son nouveau bébé, 100% électrique
Après deux ans d’attente, l’entreprise de la Claie-aux-Moines a reçu un nouveau véhicule, le premier camion électrique. Un pas vers l’avenir pour le transporteur presque septentenaire.

Fièrement parqué dans la cour de son entreprise, il brille d’un vert vif encore inaltéré par la poussière de la route et des chantiers. Ce transporteur, Scania deux essieux, est le dernier arrivé au sein de l’équipe de Métraux Transports à Savigny. Et il diffère de tous ses collègues camions en ce qu’il est électrique. C’est le premier pour l’entreprise.

« C’est une grande fierté, c’est comme un petit bébé qui arrive ! » explique Aurélie Regamey, directrice administrative. « On essayait de trouver une alternative plus verte aux carburants fossiles très polluants, mais on s’est également rendus compte que cela répondait à une demande de certains de nos clients, comme plusieurs communes avec qui nous travaillons. »
Présent à Savigny depuis 1958, Métraux Transports s’était initialement développé dans le transport de chantier. Très vite, les types de contrats se sont diversifiés et les camions verts de l’entreprise savignolane se sont imposés dans le paysage nord-lausannois, voire romand et au-delà. Aujourd’hui installée à la Claie-aux-Moines, elle intervient tant dans les domaines de rénovations, de transports que d’évacuation des déchets ou de déblayage de neige.
Ce camion, il aura fallu l’attendre deux ans. La faute à des retards de livraisons chez Scania et à la rareté de certaines pièces. « Quand tout le monde s’est intéressé à la traction électrique, tant pour les véhicules légers que lourds, la production de batterie n’a pas suivi », explique Claude-Alain Deppierraz, directeur technique. « Et Scania cherche à n’utiliser que des batteries européennes, une traçabilité qui est très importante pour nous. Ces batteries, elles sont réparables, on peut en changer les composants si l’une d’entre elles est défectueuse, au lieu de devoir la remplacer en entier. Pas tous les fabricants ne proposent ça. » Des exigences qui rallongent le temps d’attente. Mais cette fois il est là, et les employés qui passent par le bureau administratif en ce mercredi après-midi ne peuvent s’empêcher de l’admirer. Pas de grande différence physique entre lui et les camions thermiques, si ce n’est le flocage « 100 % électrique sur son flanc », et un design plus moderne. Dans le hangar, sa borne mobile attendra patiemment que son camion ait roulé 450 kilomètres, son autonomie, pour le recharger.
Le changement est également important pour son chauffeur, Michel Durgnat. Pour l’instant, il est le premier à s’être porté volontaire pour se former dessus. Une formation moins sur la conduite que sur le maniement technique de son installation. « Ça fait 23 ans que je conduis des multi-bennes thermiques, c’est un vrai défi pour moi. Car, ça se conduit pas, c’est le camion qui conduit. Nous on est là pour surveiller, avoir la main sur le volant et puis gaz ! Mais la technologie est très différente. » Pas besoin de passer un nouveau permis, donc. Une matinée de conduite suffit pour se faire aux nouvelles sensations. « Il faut utiliser l’inertie du véhicule récupérer un maximum d’énergie », explique Claude-Alain Deppierraz. « On lance le véhicule, il roule sur son élan et quand on veut le freiner, on utilise les moteurs en génératrice. On ne touche presque pas les freins. »
Cet été, Métraux Transports recevra deux nouveaux véhicules électriques destinés au ramassage des poubelles. A l’avenir, électriser le parc de véhicules permettra à l’entreprise d’obtenir certains contrats qui requièrent un bilan carbone moindre. Par ailleurs, Métraux a entamé depuis une dizaine d’années une transition vers une industrie plus verte : une installation photovoltaïque a été installée sur les hangars, l’eau de lavage des véhicules est recyclée via un circuit fermé, et les chauffeurs ont été formés à une conduite plus économique et écologique.