La charrue et le bœuf
Bon anniversaire Tchernobyl ! 30 ans déjà, comme le temps passe, on croirait que c’était hier… mais hélas, c’est encore et toujours hier.
A cette échelle de temps, l’échelle de la durée de vie radioactive, nous pouvons nous considérer comme vivant dans un éternel présent, tout au plus la durée d’une fleur de cerisier, un printemps bien court…
Le 26 avril 1986 explosa puis brûla le réacteur de la centrale de Tchernobyl propulsant les éléments les plus volatiles et radioactifs dans les airs et, au gré des vents, sur le nord et le centre de l’Europe. Jamais de mémoire d’homme une catastrophe nucléaire d’une telle ampleur n’avait été vécue. Décrite à l’échelle INES* de niveau 9, c’est la plus grave à ce jour. A titre comparatif, l’accident de Three Mile Island en 1979 n’a atteint « que » le niveau 5.
Malgré les mesures mises en place en termes de sécurité depuis des décennies, l’accident de Fukushima de 2011 a tout de même atteint un niveau 8…
30 ans plus tard, nous pouvons « fêter » Tchernobyl. Effectivement, l’élément volatile et radioactif véhiculé par le nuage et qui possédait la période la plus longue, le Césium 137, vient d’atteindre sa « demi-vie » de 30 ans… il est donc devenu 50% moins dangereux, la bonne affaire ! Comparé à la région de Tchernobyl où le cœur du réacteur, bien que sous un sarcophage d’acier et de béton, possède une demi-vie de quelques milliers d’années, c’est cadeau !
En toute logique, 25 ans après la catastrophe, cela n’a pas empêché les ingénieux ingénieurs nippons de construire les quatre réacteurs avec vue imprenable sur la mer…
Nous avons commencé à cartographier le monde avec des zones de « non-vie ». Après les forêts d’Ukraine et le littoral pacifique du Japon, où se trouvera le prochain hot spot ?… Jusqu’où nous arrêterons-nous ?
Qu’on ne me parle plus de voiture électrique non polluante, ni d’atome pacifique, avant de m’avoir montré la déchetterie ou présenté l’alchimiste !
Rogntudjuu !!!
*Trad.: Echelle internationale des événements nucléaires