Dr Alexandre Yersin, combattant de la peste
Pierre Jeanneret | Le Dr Alexandre Yersin (1863-1943), d’origine morgienne, est resté célèbre pour avoir, en 1894 à Hong-Kong, découvert le bacille de la peste. Mais sait-on qu’il fut aussi un grand explorateur, parcourant la cordillère annamite dans des conditions très périlleuses ? Et que ce personnage plutôt misanthrope et en tout cas misogyne apporta de multiples bienfaits aux indigènes d’Indochine, où il s’était installé? Il introduisit notamment les cultures de l’hévéa et de l’arbre à quinquina contre la malaria. C’est pourquoi il est encore considéré comme un saint au Vietnam.
Deux expositions à voir jusqu’au 14 août
La première des deux expositions, à la Fondation Bolle, présente à travers des tableaux explicatifs, des photographies et quelques objets, les étapes de sa vie: ses études, sa fonction de chercheur en laboratoire comme assistant du grand Louis Pasteur, son goût des voyages qui le conduisit à s’engager comme médecin à bord d’un bateau sur la ligne de l’Extrême-Orient, la découverte du bacille yersina pestis, ses expéditions dans la jungle, sa passion pour les moyens de locomotion modernes…
Puis on visitera les salles du Musée Alexis Forel, sis dans une très belle demeure Renaissance. Elles sont centrées sur la peste, ce fléau de l’humanité qui tua au 14e siècle le tiers de la population européenne. De nombreux livres (ouvrages médicaux, romans, BD) et des extraits de films nous montrent combien la peste, longtemps considérée comme une punition divine, marqua fortement l’inconscient collectif. On en profitera pour visiter l’exposition permanente du Musée, par exemple ses étonnantes collections de poupées et d’icônes russes. Puis on pourra se délasser au milieu des splendides parterres floraux de la Fête de la tulipe.
Les deux expositions Yersin sont à voir jusqu’au 14 août.