Léonard Gianadda nous a quittés. Cet ingénieur et entrepreneur qui a fait fortune ne s’est pas complu dans le luxe et le bling-bling. Il a joué à Martigny et ailleurs un rôle de généreux mécène à la fibre sociale, en logeant par exemple des réfugiés dans ses immeubles. Et surtout, il a été un acteur éminent de la démocratisation de la culture. En musique et en art visuel. Beaucoup de personnes des couches populaires qui n’avaient jamais mis les pieds dans un musée d’art ont probablement visité pour la première fois une exposition dans le cadre de la Fondation.

En présentant au public les artistes les plus célèbres, de Manet à Picasso en passant par Matisse, Giacometti et bien d’autres, Léonard Gianadda a fait de l’antique Octodure romaine – dont les ruines ont été aussi mises en valeur par ses soins – un centre culturel au rayonnement européen. Il a orné sa ville de multiples statues, à l’instar de celles qui font du jardin de la Fondation un havre de paix procurant un grand bonheur esthétique. Il y avait sans doute aussi chez ce personnage à la personnalité puissante et parfois intimidante, petit-fils d’un immigré italien illettré, un besoin de revanche sociale, qu’il a sublimée en mettant généreusement sa fortune, son amour des arts et ses riches contacts avec les plus prestigieux musées du monde entier au service de la communauté.

Qu’il soit remercié pour tout ce qu’il a apporté bien au-delà des frontières valaisannes !