Hommage – Décès de Louis Bach, le montagnard du Borgeau
« Les Mec’connus de la Bressonne » lui ont rendu un vibrant hommage lors de cette cérémonie d’adieu

Le culte en hommage à Louis Bach, au temple de Mézières, samedi dernier, orchestré par le diacre Bertrand Cartier, n’aurait certes pas déplu si on disait que l’église lui rendait hommage à guichets fermés, lui qui était un grand sportif. Né à Rougemont, dans le Pays d’Enhaut, et il est décédé à l’âge de 88 ans, à Carrouge.
Fut un temps où les terres de son père empiétaient partiellement sur le nouveau domaine skiable de la Videmanette, à Rougemont, c’était aux débuts des années 60. A ce moment-là, le paternel qui ne pouvait plus exploiter de manière rationnelle sa campagne lui a recommandé de trouver des terres plus accueillantes. Il l’a aidé à s’établir au Borgeau, à Carrouge. Après bien des efforts, ce profond changement s’est avéré une formidable réussite. Louis et son frère Jean ont acquis la ferme où les anciens exploitants ne pouvaient pas reprendre le domaine. A 24 ans, en 1962, le jeune montagnard était animé par la force de l’âge qui permet de foncer et d’aller de l’avant. L’époque où au Borgeau, 13 exploitants formaient la société de laiterie, elle s’est rendue aujourd’hui à tout au plus 2 ou 3, sans que l’avenir soit très rose pour eux.
Louis a pris racine à Carrouge, sans pour autant renier son pays d’En-haut. Il y a peu de temps, il aimait encore accompagner ses génisses à Rougemont. Tout en revenant de la montagne, il se faisait plaisir d’apporter des champignons récoltés sur l’alpage qu’il distribuait à sa famille et ses amis.
Sa vie n’a pas toujours été un fleuve tranquille. Il a eu le grand malheur de perdre sa charmante épouse Janine, avec laquelle ils ont eu 4 enfants, tous occupés à travailler aujourd’hui dans la région. Il a remis son exploitation à ses fils Nicolas et Yves en 2001. Il a été membre d’un incalculable nombre de sociétés et d’associations et s’est engagé à la municipalité de Carrouge jusqu’à devenir syndic de 1990 à 1994.
Sa grande passion et sa joie a été l’art choral, du chœur mixte de Carrouge au chœur du Poyet à Moudon, ils lui ont laissé des souvenirs inoubliables. En outre, la vingtaine de chanteurs du chœur d’hommes dirigé par une dame, dont il faisait partie « Les Mec’connus de la Bressonne », lui ont rendu un vibrant hommage au fil de cette cérémonie d’adieu.
Nous ne pourrions terminer cet hommage sans mentionner le petit extrait d’un poème de Victor Hugo de 1837 qu’il appréciait :
Louis, voici le temps de reposer son âme
Dans ce calme sourire empreint de vague flamme
Qui rayonne au front du ciel pur ;
De dilater son cœur ainsi qu’une eau qui fume,
Et d’en faire envoler la nuée et la brume
A travers le limpide azur !