Estime… ?
Vraiment l’estime de soi? Une étonnante question pour le « tout un chacun », mais certainement pas pour une « certaine » catégorie de sportifs.
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | Chacun a sa propre estime de soi, un peu générale il est vrai mais, de principe souvent dans les limites de l’acceptable. Le jugement que l’on pourrait porter sur sa propre personne devrait, si possible, intégrer le courage d’évaluer ses propres compétences pratiquées dans les différents domaines de ses activités. Il est parfois nécessaire de rappeler que le « bouquet » représentant l’estime de chacun n’est pas toujours de la même importance, selon la provenance de la société dans laquelle il a reçu les prémices de son éducation, de sa formation. Bien des critères sont à l’appui de son estime personnelle, en pensant principalement à ses diverses compétences tels scolaire, sportive, sociale, voire également son comportement et même sa prestance physique.
Et le sportif, la sportive?
Peut-on penser que l’estime de soi… du sportif, de la sportive, est la conséquence ou l’importance de son éducation, de sa disposition à une forme de narcissisme au fur et à mesure des résultats de sa carrière ? La gloire, en minimisant ses échecs tout en étant certain que l’estime de soi, soit son égo, peut évoluer de façon insoupçonnée en désagrément pour autrui jusqu’à en accepter une forme de déité parfois… en ayant triché ! Etonnant et ce n’est vraiment pas l’exemple que nous devrions espérer du champion. Cela pourrait même être attristant si l’on voulait rester dans les phases éducatives du sport. Cet exemple qui oublie que l’estime de soi des jeunes sportives et sportifs est souvent instable en regard à ce qu’on leur offre.
Relativiser ?
On pourrait se laisser à penser que l’évolution de l’égo, souvent provoquée « dans le monde sportif » s’entend par un changement de personnalité pouvant se développer suite au souvenir d’une forme d’insécurité de son enfance ? Peut-être une excuse ou alibi que l’on offre en pâture médiatique au public, souvent très jeune, pouvant devenir une forme « d’idolâtrie » découlant parfois d’une recherche d’affectivité ? Est-ce ça la rançon de la gloire sportive, mais pas seulement. Certainement pas, sauf peut-être pour quelques sportifs cherchant la gloire, exclusivement pour développer son égo par la crainte d’un futur vide se dessinant à son horizon. Crainte que l’on peut facilement percevoir étant, pour beaucoup de champions, l’épreuve à en devenir, soit l’isolement social par la difficulté de se réinsérer dans la société, et non sa société.
Alors ?
Alors oui. L’estime de soi s’estompera et, souvent évoluera en sombrant dans une existence artificielle parfois soutenu par la drogue et l’alcool. Il apprendra qu’il est difficile d’être et avoir connu les plaisirs de la gloire en apprenant à respecter les vrais aléas de la vie… sans paraître et avancer sereinement dans les années qu’il devra poursuivre. Alors oui. Les risques de l’exclusion par la société sera étonnement compensé par le souvenir de sa gloire. A nouveau, on l’encensera presque à déclencher une forme d’hystérie populaire allant jusqu’à l’absurdité.
Le décès en sera son apothéose
Que d’exemples nous sont connus ! Un étrange parcours pour beaucoup dont il ne reste que des souvenirs qui s’estompent. Peu en sont épargnés. On pourrait, sans trop se tromper, déceler que l’estime de soi, l’estime du « moi le Champion » se dépersonnalisera sans retour. Mais y croient-ils?