Découverte d’un ancien cimetière à Palézieux-Village
Surprise pour le machiniste qui creusait le sol entre la voie ferrée et le début du cheminement piétonnier « Mobilidoux », à Palézieux-Village, lorsque son engin a mis au jour un fémur humain. Avertie de cette découverte, l’archéologie cantonale de la DGIP* s’est rendue sur les lieux pour vérifier cette découverte inopinée.
Travaux stoppés par la découverte de 25 sépultures
Les importants travaux dédiés à la rénovation de la chaussée traversant la localité de Palézieux-Village comprenant la réfection des canalisations de ce tronçon débuté en septembre 2022 prévoyaient également la création d’une chambre de comptage pour l’approvisionnement en eau potable, située en limite autorisée de la ligne des CFF reliant Palézieux-Village à Palézieux-Gare.
« Le cimetière n’était pas indiqué sur la carte archéologique cantonale ».
Nicole Pousaz, archéologue cantonale
Ce printemps, la creuse pour la mise en place de cette installation a mis au jour des ossements humains provenant d’un ancien cimetière, occasionnant l’arrêt de ces travaux. Dès début mai, une équipe d’archéologues de l’entreprise Archeodunum SA, mandatée par l’archéologie cantonale ont surveillé le décapage du sous-sol et ont identifié puis fouillé 25 sépultures : « Ces ossements datent de la première moitié du XIXe siècle et proviennent d’un cimetière situé près de l’ancienne église mentionnée sous le vocable de St-Pierre dont l’emplacement et l’orientation étaient légèrement différents par rapport à l’édifice actuel construit entre 1828 et 1830, se substituant à l’ancien. Le cimetière n’était pas indiqué sur la carte archéologique cantonale, ce qui est aujourd’hui chose faite », précise Nicole Pousaz, archéologue cantonale, ajoutant qu’il n’est pas rare de retrouver ces anciens cimetières lors de travaux dans les localités, car avant d’être déplacés à l’extérieur des agglomérations, ils étaient disposés auprès des églises.
Vision de la population régionale d’il y a 200 ans
Des relevés et des photos ont été effectués, les ossements dégagés et prélevés pour des études scientifiques qui détermineront l’âge, le sexe, voire la cause du décès de chacun des individus documentés. « Ces restes humains, plutôt bien conservés, nous apportent de nouvelles connaissances historiques à partir de cet échantillon de la population de Palézieux au XIXe siècle. Nettoyés, ils font actuellement l’objet d’analyses archéologiques et anthropologiques. En fonction des terrains et des époques, des petits objets peuvent être retrouvés dans les sépultures, tels que boutons, ceinturons, colliers ou clous de cercueil, qui nous fournissent aussi des indications intéressantes », décrit l’archéologue cantonale.
Après cette parenthèse, au cours de laquelle le passé a surgi pour se rappeler à notre souvenir, les travaux de la chambre de comptage, après une pause d’un mois et demi, ont repris le cours normal et sa mise en service effectuée.
* Direction générale des immeubles et du patrimoine