Une année de non-neutralité ?
Dans quelques jours, feux d’arti-fice et autres chants patriotes vont éclater aux quatre coins du pays. Une Suisse où il fait bon vivre, où la stabilité et la sécurité règnent en maître, prouvant, en quelque sorte, que lorsque les moyens sont là, tout est plus facile. Forcément, en pratiquant une politique de : « on ne se mouille pas, attendons de voir ce que font nos voisins », la prise de risque est limitée. Sauf que, ce 1er août coïncide presque avec le refus de changer notre rapport à la neutralité.
Voilà plus d’une année (mai 2022) qu’Ignazio Cassis utilisait pour la première fois l’expression de : « neutralité coopérative ». Un adjectif bien réfléchi, car il s’agissait d’expliquer au monde pourquoi la Suisse, neutre et indépendante, reprenait les sanctions internationales contre Moscou. Pour le Tessinois, il s’agissait également de marquer son passage au Conseil fédéral. Une stratégie égocentrée qui a été vivement critiquée par ses collègues avant même d’être humiliée par le gouvernement. Car on ne touche pas à la neutralité si chère à la Confédération.
Aujourd’hui, une année après, rien n’a changé. La guerre sévit encore à l’est et cette pseudo-neutralité nous permet toujours de faire des affaires avec le monde entier. Grâce à elle, nos politiciens peuvent, avec l’argent du contribuable, se rendre sur place pour discuter avec les
instances ukrainiennes. Comme si la Suisse avait des conseils à donner en matière de guerre ? A moins que cela soit en matière de droits humains ? Ou en matière bancaire ? Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas de réponse, puisqu’au retour de nos politiciens, cette même neutralité interdit de prendre des actions concrètes ou de communiquer de manière transparente sur ce qui s’est dit.
Notre Suisse se voit volontiers comme terre d’accueil des réfugiés, comme espace de liberté et défenseur des droits de l’homme. Une patrie où les politiques prennent des décisions seulement quand cela les arrangent. Quand le monde a déjà suivi le mouvement, histoire de fermer les yeux de manière opportuniste sur les conflits qui sont toujours plus nombreux et complexes. Mais ne changeons rien, continuons à dégainer nos briquets pour faire éclater les fusées du 1er août.