Cully – Projet de rénovation pour La Cambuse refusé
AG extraordinaire de la SPBMC
Jeudi 28 novembre, la SPBMC (Société des ports et des bains de Moratel Cully) recevait ses membres pour une assemblée extraordinaire à la salle Davel à Cully. Un seul objet figurait à l’ordre du jour, le projet de rénovation de La Cambuse, restaurant situé entre le port et la plage de Moratel.
L’enjeu était de taille. Le restaurant, fermé, n’a servi qu’à deux reprises de terrasse éphémère. Le but est évidemment que l’établissement soit rénové et exploité durablement. Deux assemblées ont déjà eu lieu, de nombreuses personnes ont planché sur un projet, un bureau d’architecte a reçu des avances confortables sans qu’aucun projet n’ait à ce jour fédéré l’adhésion des membres.
Rappelons que la responsabilité de la SPBMC s’étend au camping, au port et au restaurant. C’est donc un ensemble harmonieux qu’il convient de maintenir, en adéquation avec le site.
Les étapes suivantes sont, pour autant que l’assemblée adopte le projet, l’octroi d’une garantie d’emprunt pour obtenir un taux préférentiel, un droit de superficie élargi, ces deux objets étant soumis à l’approbation du Conseil communal, le financement et la mise à l’enquête suivie des soumissions ou appels d’offre.
Le comité de la SPBMC estime que le projet tient compte de l’avis des pétitionnaires au sujet des arbres, qu’il est simple et qu’il répond en tous points aux normes actuelles. Les autorités communales et cantonales ont validé le projet. Les modifications portent notamment sur la mise aux normes de l’établissement (cuisine et toilettes), l’enveloppe, le sous-sol et les aménagements extérieurs. Le coût de la rénovation est de CHF 3’260’000.- avec une tolérance de plus ou moins 15 %.
La nouvelle Cambuse comporterait 50 places à l’intérieur et 190 sur la terrasse. Le nombre de places de parc à disposition des clients ne changerait pas. Le loyer annuel a été fixé à CHF 108’000.-, soit CHF 9000.- par mois. Un tenancier a été retenu parmi près de dix candidats. On relèvera encore que le comité s’est montré généreux. Le chiffre d’affaires annuel prévu pour la viabilité du restaurant est de CHF 1,2 mio.
Une commission consultative, déjà constituée, relève que le projet présenté est quasiment identique au précédent, sauf la toiture végétalisée et quelques détails, le coût des transformations n’ayant été abaissé que de CHF 260’000.-. Il s’avère que ce nouveau pôle entrerait en concurrence avec les établissements existants et que, vu son coût, sortirait de la catégorie de l’établissement souhaité. Compte tenu des tendances actuelles, on peut s’attendre, avec une majoration de 15 %, à un montant final de CHF 3’750’000.-. La commission relève encore qu’il n’y a pas eu de négociation avec le futur restaurateur au sujet d’un pas de porte, ni le fait qu’un éventuel cautionnement de la commune ne protège pas la SPBMC d’un déficit ou le restaurateur d’une faillite. Elle relève encore différentes lacunes dans la présentation du projet. Une démonstration de viabilité n’a pas été exposée, ni un cahier des charges réaliste.
L’exposé de la commission n’a pas été présenté au comité avant l’assemblée, qui en découvre la teneur en même que les membres présents. Les questions fusent. Durée du droit de superficie, amortissements, frais d’exploitation, détails techniques, escaliers et pompe à essence, exploitation saisonnière risquée. On parle beaucoup de chiffres et certains reprochent le manque de transparence du comité. D’autres signalent que pour que les comptes soient positifs, la location devrait s’élever à CHF 200’000.- au lieu des 108’000.- proposés.
Différents intervenants, notamment de la commune, soutiennent le projet, ne le trouvant pas excessif, estimant même les coûts dans la norme. Des anciens louent le courage et l’esprit d’entreprise des générations précédentes qui ont eu l’audace et la persévérance de porter une réalisation telle que nous la connaissons aujourd’hui et incitent l’assemblée à approuver le projet.
Le syndic, qu’on a prié de se prononcer sur sa viabilité, regrette le ton parfois agressif que d’aucuns ont utilisé. Le voeu de la municipalité est que La Cambuse renaisse, qu’un droit de superficie étendu serait réalisable, de même un cautionnement pour garantir un taux hypothécaire favorable, sous réserve de l’approbation du Conseil communal, mais aussi que le comité tienne compte des voeux et des suggestions de l’assemblée.
Le comité de la SPBMC écoute les questions et y répond, mais rappelle que le but de cette assemblée est de se déterminer sur l’avenir de La Cambuse tel qu’il est proposé ce soir, à un coût moyen de CHF 3’500’000.-. Un membre demande le vote à bulletin secret, ce qui se fera.
Après le dépouillement, les scrutateurs et le comité comptent 38 voix contre le projet, 19 voix pour et 6 abstentions. Le projet de rénovation de La Cambuse, tel qu’il a été présenté, est donc refusé. Le comité en prend acte. Le président évoque la prochaine assemblée et prend rendez-vous pour 2025. Il est 21h05.
La parole est encore demandée par un membre de Moratel 2050, notamment, et longuement, au sujet de la manière de procéder à l’avenir, points par points, et pour ne pas arrêter le travail effectué.