Chexbres – Les 90 ans de Claudine Nozyinski-Salomon
Dans la vie, on récolte ce que l’on sème !
C’est le mercredi 12 avril 1933 à Lausanne que Claudine ouvre les yeux sur une vie qui s’avérera assez compliquée, mais marquée par le symbole représenté par son nom de famille : Salomon. Car Salomon est un patronyme d’origine biblique venant de l’hébreu « shelomoh » le pacifique et de « shalom » la paix. Sans le savoir, la petite Claudine avait en elle la bonté et le don de soi, qui seront comme un fil rouge de ses pensées et de ses actes sa vie durant.
Elle n’a pas connu son papa et n’a fait la connaissance de sa maman qu’à l’âge de 10 ans. Durant son enfance, elle a fait le tour du canton de Vaud placée de familles en familles, tout comme sa sœur et son frère. A l’âge de 17 ans, en 1950, elle arrive à la maison d’accueil La Clairière, à Chexbres, qui avait été créée en 1945 par M. et Mme Dugon. Six mois après l’ouverture,
20 personnes y avaient déjà trouvé un foyer. En 1954, La Clairière change de raison sociale et deviendra Claire-Fontaine. Un clin d’œil pour la petite fontaine qui agrémente le jardin.
Claudine trouve sa voie, son chemin, son destin, en accompagnant et soignant ces personnes déshéritées et souvent marquées par une vie dure dans les vignes et les champs. Consciente qu’elle peut aller plus loin et faire plus dans ce domaine, elle part pendant trois ans suivre des formations de soins et de gestion concernant l’enfance, les handicapés, les aveugles, les sourds-muets et la gériatrie pour devenir infirmière responsable et plus tard directrice d’établissement.
Mais l’amour passe par là et, le 27 juin 1964, c’est le mariage avec Yvan René Nozyinski qui, lui aussi, avait grandi sans ses parents sur les hauts de Puidoux au Daley. Elle quitte alors Claire-Fontaine pour suivre son mari et élever ensemble Martine, la fille qu’il a eu d’un précédent mariage. Après plusieurs postes dans la région et à Lausanne, elle revient à Claire-Fontaine en 1970. En 1972, Claudine prend la direction de l’établissement et en devient également propriétaire.
Telle sera sa fonction jusqu’au 30 avril 1996 date de la fermeture de l’établissement qui était devenu un EMS (Etablissements médicaux sociaux). Durant cette longue période de 24 ans, elle fait rénover pratiquement tout le bâtiment, crée des salons et une salle d’ergothérapie, met en place des services de soins adaptés aux pensionnaires et centralise la structure administrative. C’est le cœur lourd qu’elle a quitté Claire-Fontaine et a dû se séparer de ce lieu de vie, de ses employés et des pensionnaires qu’elle a aidé à trouver de nouvelles destinations jusqu’à fin 1997.
Aujourd’hui, dans son coquet appartement de Chexbres, elle peut regarder dans le rétroviseur avec la satisfaction du devoir accompli entourée d’une grande famille, qui s’est constituée au fil des ans, pour fêter tous ensemble le nonantième anniversaire de celle qui avait grandi toute seule. Dans la vie, on récolte ce que l’on sème !
Elle peut se consacrer le cœur léger à la lecture, à la marche pour garder la forme et aussi à l’écriture, sa passion depuis l’enfance, qu’elle pourrait assouvir en contant les épisodes parfois cocasses, parfois plus compliqués, de sa longue vie passionnante.
La Municipalité de Chexbres, représentée par le syndic Alain Bouquet, est venue fleurir Claudine Nozyinski et lui offrir un beau cadeau complété par une édition de La Gazette de Lausanne du jour de sa naissance le 12 avril 1933 !
L’animateur de la paroisse de Saint-Saphorin, Sylvain Demierre, a apporté un message chrétien plein d’une sagesse propre aux bonnes personnes coiffées d’une couronne des
cheveux blancs.
Sa fille Martine Nozyinski et sa « fille de cœur » Sandra Gamboni étaient heureuses de partager avec Claudine ce moment unique dans une vie.