Cinéma – Play suisse, ange gardien du cinéma suisse
A l’heure où le marché du cinéma est dominé par les sites de streaming, la plateforme en ligne Play suisse propose depuis quelque temps à tous les résident.e.s suisses un large choix de productions locales.
Netflix local
Il suffit de taper Play suisse sur google, d’ouvrir le site et de créer un compte en quelques clics. Financé par la redevance audiovisuelle, Play suisse est une sorte d’actualisation de la télévision. Pour la SRG SSR, la plateforme semble être le résultat d’une vaste réflexion sur la réunion de films romands, allemands et italiens pour parvenir à une cohésion nationale nouvelle. La plateforme est en tous cas fondamentale pour le développement du cinéma suisse, et réunit tous les avantages des grandes plateformes (grand choix de productions en tous genres, interface personnalisée), sans leurs écueils. Par la création d’un compte gratuit, il est possible de dresser une liste de films qui nous intéressent afin de les regarder plus tard, ou encore de reprendre le visionnement d’un film là où on l’a arrêté quelques jours plus tôt.
Revoir Tanner et Goretta
Play suisse, par sa programmation, est une réelle publicité pour le cinéma suisse puisque la plateforme lui offre de la visibilité. Outre des séries ayant fait du bruit ces dernières années, telles que Quartier des banques, Sacha ou Hors saison, play suisse propose des films contemporains ou plus anciens. On peut ainsi y revoir le film romand Olga d’Elie Grappe, candidat aux oscars 2022, Les enfants du Platzspitz de Pierre Monnard, qui parle des problèmes de drogue à côté de la gare de Zurich dans les années 90, ou encore Atlas, de Nicolo Castelli, dont nous parlions dans cette même rubrique il y a un an. Si la plateforme parvient ainsi à représenter un peu de l’actualité cinématographique, elle restitue aussi un peu du patrimoine filmique suisse, notamment en proposant de nombreux films d’Alain Tanner tels que Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000, Charles mort ou vif avec le super François Simon, La salamandre ou Paul s’en va. Claude Goretta est aussi à l’honneur avec La dentellière, qui lança la carrière d’Isabelle Huppert en 1976, ou L’invitation, avec Jean-Luc Bideau entre autres.
Du long au court
La plateforme Play suisse publie aussi, simultanément aux festivals de cinéma suisses, des films issus de leur programmation. A l’occasion du programme spécial Visions du réel, puisque le festival a lieu dès ce week-end, on sera ravi ainsi de découvrir le super Golden age, de Beat Oswald et Samuel Weniger, sur un très luxueux EMS en Floride, ou encore Madame de Stephane Riethauser sur la grand-mère du réalisateur. En plus de soutenir ces longs-métrages visibles sinon uniquement durant un court laps de temps en festival, la plateforme aide aussi les courts-métrages à rencontrer un public. En août de Jena Hasse, dont nous parlions la semaine passée, est ainsi visible sur la plateforme. Il est aussi possible d’y redécouvrir All inclusive, un court-métrage très drôle et pinçant sur les croisières de vacances réalisé par Corina Schwingruber Ilic.
Play suisse, par sa programmation,
est une réelle publicité pour le cinéma suisse

sourit amèrement en regardant des croisières où tout est pensé pour le confort