Que du bonheur durant ces 90 belles années !

C’est le samedi 14 avril 1934 que naît Paulette Sylvia Perrin, à Provence, village du Nord vaudois, et non pas « en Provence » puisqu’elle n’en avait pas l’accent… Son papa Jules Perrin, facteur à cheval sur les hauteurs du Jura vaudois, postule avec succès comme secrétaire communal à Corseaux emmenant ainsi toute sa famille sur la Riviera.

L’école normale de Lausanne va consacrer la jeune institutrice envoyée à son premier poste, juste avant les examens finaux (ils prenaient les meilleurs) déjà en raison d’une pénurie d’enseignants. Puis, elle sera nommée à Chexbres en 1954, donc retour en Lavaux.

Un jeune instituteur d’allure un peu chétive y débarque à son tour et trouve grâce à ses yeux. C’est ainsi que le 4 avril 1959, Paul Bigler passe la bague au doigt à Paulette Perrin dans le temple de Corsier et c’est le début d’un beau parcours de vie entre Paul et Paulette. Le couple se construit une villa à Chexbres en 1963, peu après la naissance de Christine, qui sera suivie en 1966 par Jean-Michel. Maison où Paulette habite toujours.

Vie très active

Paulette montre, comme son père, un vif intérêt pour le chant et va notamment intégrer le chœur mixte du Forestay durant de nombreuses années. Elle se distingue également, comme son oncle cette fois, pour son aptitude à la peinture, passion déclinée sous toutes ses formes, encore aujourd’hui, et dans différents groupes s’intéressant aux beaux arts et occasionnant plusieurs voyages à l’étranger. Elle apprécie l’aventure et se montre d’emblée moderne dans son ouverture au monde, aimant le théâtre, les concerts et la littérature, contrastant un peu avec la famille d’origine suisse alémanique de son mari aux habitudes, disons, plus mesurées… Paul n’aime pas trop chanter ni jouer aux cartes, mais il se découvre être un bricoleur hors pair. Pour assouvir cette passion du bricolage, il faut donc trouver une maison à retaper et ce sera chose faite en France du côté d’Uzès, plus précisément à St- Dézéry en Occitanie, dès 1973. Cette maison restaurée en sifflotant avec entrain avec l’aide de compagnons de passage, plus ou moins bricoleurs, car certains tenaient l’échelle et un verre de rosé en même temps… va faire le bonheur de plein de gens. Elle sera aussi la destination des samaritains et de courses d’école mémorables, certains élèves découvrant à leur dépends les vertus de la cartagène du Languedoc, ce vin doux délicieusement alcoolisé. Cette maison va voir défiler parents, enfants, collègues, amis et j’en passe. 20 ans plus tard, les travaux joliment terminés, Paul, encore dans la force de l’âge et qui n’aime toujours pas jouer aux cartes ni trop voyager, se lance un nouveau défi qui est de retaper un chalet d’alpage sans eau ni électricité, modifications apportées sans tarder. Là aussi, le défilé des amis et connaissances va continuer et ce sont aussi les petits enfants et même les arrière-petits-enfants qui en profitent.

Et durant toutes ces années Paulette était là, avec son doux sourire, ravie de partager tous ces moments de bonheur avec les gens qu’elle aime autour de la grande table garnie des mets amoureusement cuisinés sur des recettes parfois recomposées avec audace et qui étaient presque toujours un grand succès.

Meilleurs voeux

Toute la famille était réunie à Chexbres le dimanche 14 avril pour célébrer dans la joie cette pétillante et si productive carrière même si aujourd’hui la mémoire tend à prendre la poudre d’escampette. Le lundi 15 avril, ce sont le syndic de Chexbres Alain Bouquet et le municipal Jean-Louis Paley qui sont venus lui apporter les vœux officiels de la commune de Chexbres ainsi qu’un beau bouquet de fleurs, une tourte et le journal de La Gazette de Lausanne du 14 avril 1934. Le pasteur Eric Bornand, accompagné par le stagiaire Andrea Coduri, a souligné l’implication de Paul et de Paulette dans la vie paroissiale et il en est très reconnaissant.

Merci et bravo Paulette pour cette joie de vivre avec de l’amour semé comme des milliers de graines de bonheur durant ces 90 belles années !