Cinéma – Jeunes pousses et grands arbres
Journées du cinéma suisse de Montpellier
A Montpellier, un petit groupe de bénévoles organise chaque année un festival de deux jours mettant à l’honneur des films suisses peu distribués en France.
Lors de la soirée d’ouverture du festival, vendredi soir, le film d’Elena Avdija Cascadeuses était projeté au Centre Rabelais de Montpellier. Le premier long-métrage documentaire de la réalisatrice suisse parle d’une forme d’hors-champ de l’industrie cinématographique, à savoir de la réalité des femmes qui doublent des actrices pour des scènes de violence. La réalisatrice suit ainsi trois femmes, Virginie, Petra et Estelle, pour saisir différentes approches d’un métier de l’ombre. Elena Avdija parvient à souligner l’aspect ingrat d’un métier violent tout en respectant le point de vue de ses protagonistes. Cela passe par la subtilité d’un montage qui introduit discrètement des problématiques liées au genre, mais aussi par le choix de filmer ses protagonistes en train de parler à leurs proches plutôt qu’à la caméra.
La balade des grands arbres
Samedi, l’écran rabelaisien accueillait le film La balade des grands arbres, de Salomé Jashi. Par des plans fixes aussi lents que beaux, le film raconte le caprice d’un homme riche qui déracine des arbres centenaires pour les planter dans sa propriété privée en Géorgie. La forme que prend le documentaire, sans voix-over ou éléments de contexte en fait un film très contemplatif, que le son sublime par sa qualité.
Les jeunes pousses font leur entrée
Après la balade des grands arbres, c’était au tour des jeunes pousses de faire leur apparition sur la scène du Centre Rabelais. Pour cette seizième édition, les journées du cinéma suisse ont en effet organisé pour la première fois un concours de courts-métrages. A cet effet, la classe de propédeutique de cinéma de l’écal a été invitée à réaliser des films de cinq minutes répondant au thème « la rayonnance de Montpellier sur l’arc lémanique », et à les présenter dans le cadre du festival. Une classe de l’école montpelliéraine CinéCréatis était invitée à faire de même. Une drôle de séance permettant un croisement de regards entre Montpellier et Lausanne.