Vers des communes mieux équipées contre les risques naturels
Pandémies, canicules, inondations, pénurie d’électricité: ces dernières années, la population mondiale, et donc vaudoise, a pu se rendre compte, bien malgré elle, des risques qui la uettent. Dans le cadre de la protection de la population, les communes ont un rôle clé à jouer. C’est pourquoi le Canton aimerait davantage les impliquer.

Que faire en cas de panne générale d’électricité ? Qui informer d’un risque potentiel de crue, et par quel canal ? Qui doit prendre en charge la population vulnérable lors d’un glissement de terrain ? Ces questions sont au cœur du Programme climat du Service de la sécurité civile et militaire (SSCM), présenté par le canton dans le cadre de son Plan climat. En effet, les dangers liés au changement climatique sont déjà là, il faut pouvoir se protéger contre eux. « Il est important de rendre notre territoire plus résilient, c’est un des objectifs phares du Conseil d’Etat à travers son programme de législature », explique le conseiller d’Etat Vassilis Venizelos, chargé notamment de la sécurité et de l’environnement. « D’ailleurs, en 2022, le Grand Conseil validait un budget de 2,8 millions de francs pour aider canton et communes à faire face à un événement majeur. » En cinq mesures, donc, le projet mis en avant par le canton se propose de mieux soutenir les communes, d’améliorer le dispositif d’alerte à la population en cas de crise et de mieux informer et prévenir la population.
Les communes : premières répondantes
Elles sont les mieux placées pour répondre au plus vite et au plus proche des gens. Pour ce faire, les communes doivent être en premier lieu conscientes des risques présents sur leurs territoires, et dans un deuxième temps, pouvoir gérer les crises et protéger leur population. Depuis 2023, le canton cherche à les impliquer dans la démarche, à commencer par l’élaboration d’un dossier communal de sauvegarde. Cahier d’une trentaine de pages, ce dernier contient toutes les informations nécessaires pour les temps difficiles : données et organisation de la commune, lieux de stockage de matériel de secours, annuaire des intervenants, liste des dangers potentiels que la commune encourt.
Un Point de rencontre d’urgence (PRU) devra également être organisé : activables en cas de situation de crise, le canton en dénombre actuellement 302 dans tout le territoire, une vingtaine dans le district de Lavaux-Oron. C’est là que la population peut trouver des informations, des conseils et de l’aide. « Pour moi, le PRU doit rester polyvalent. Le PRU pourrait être activé en cas de canicule et devenir un îlot de fraîcheur, ou en cas d’effondrement d’un bâtiment, de pandémie, etc. Et la gamme des services proposés pourrait varier. » Enfin, le canton entend former élus et membres du personnel de commune grâce à un programme de formation de plusieurs jours.
A ce jour, 17 communes sont entrées dans le programme alors qu’il était encore dans sa phase pilote. Parmi elles, Pully. « On est une grande commune, sur laquelle il y a pas mal de dangers potentiels, liés par exemple à des glissements de terrain » explique le municipal Jean-Marc Chevallaz, en charge notamment de la sécurité publique. « Pour ces différents éléments, ça vaut la peine de se poser des questions. » Et ce, même si la commune de Pully fait déjà partie d’une association intercommunale d’organisation de la protection civile. Le 17 mars prochain, quelques-uns des municipaux pulliérans ainsi que des chefs de services communaux participeront à la formation donnée par le canton.
Alerter, informer
Si les communes prendront une part importante de la gestion de crise, reste à savoir comment atteindre au mieux la population en cas de danger imminent. Or, pour l’instant, l’application Alertswiss n’envoie des informations qu’aux gens qui l’ont téléchargée et qui ont activé les notifications. Et les sirènes, pas assez ciblées, ne sont pas suffisantes. « Aujourd’hui, il manque un moyen d’alerte entre la sirène et l’application, c’est l’alarme SMS. La Suisse est, avec l’Angleterre, le seul pays ne disposant pas de ce système d’alarme. » Seul hic : si cette fonction requiert aucune autorisation de la part du citoyen, la confédération devra changer la loi sur les télécoms pour accéder aux données nécessaires.
La population a, elle aussi, son rôle à jouer. Pour Denis Froidevaux, un citoyen averti en vaut deux. « Il y a quelques années, notamment pendant la guerre froide, on nous conseillait d’avoir des bouteilles d’eau à la cave, des réserves de médicament. En fait, je pense que ce n’est pas suranné, et ça fait partie de la résilience de chacun. »