A la rencontre des gens d’ici
Angela à Pully

« Lorsque je me suis retrouvée sans emploi, a passé 56 ans, j’étais bouleversée et désorientée. Et puis j’ai été emportée en Italie par mes souvenirs d’enfance, ceux de mes vacances : les belles tomates, toutes ces saveurs du sud ; les ruelles étroites et les marchés des quartiers populaires de Naples ou de Palerme… J’ai alors décidé de mettre tout ce que j’avais pour créer une épicerie italienne, afin de partager ces souvenirs. Un vrai défi ! Ce fut très dur au début… Et aujourd’hui encore, je travaille sans répit pour développer mon commerce. C’est mon bébé après tout… »
Angela Spagnuolo (son nom de jeune-fille) est née à Prilly, au sein d’une famille originaire de la région de Naples. Elle a toujours vécu dans la région lausannoise, mais n’a jamais oublié ses origines méridionales. « Je parle très bien l’italien, mais avec une pointe d’accent français », nous a-t-elle confié, amusée. Après sa scolarité, elle s’est jetée à corps perdu dans la vie active, comme employée d’une célèbre marque italienne de vermouth. Après quoi, elle fut embauchée par une grande multinationale alimentaire. « J’y ai consacré toute une vie, comme responsable des achats. Mais un jour, assez brutalement, (NDLR : à la suite d’une relocalisation de son secteur d’activité), on m’a dit au revoir ».
Cet « au revoir », comme elle dit pudiquement, était plutôt un adieu sans appel ! Une autre qu’elle aurait pu sombrer peut-être dans le désespoir ou la dépression. Mais pas Angela ! Elle avait acquis le goût du risque et de l’entreprenariat. La ténacité et le goût de vivre de cette maman de quatre grande filles ont fait le reste… « J’ai réuni toutes mes ressources. J’ai trouvé cet espace qui était occupé par une agence des CFF, à la place de la Gare de Pully, et j’ai ouvert ‘Ciao Italia’ mon épicerie… C’était au printemps 2023 ! »
« Au début, je n’avais pas les moyens de remplir les rayons du magasin. Les produits que je pouvais exposer, étaient en nombre très limité. Des étalages à moitié vide, c’est vraiment horrible ! Pour les remplir j’ai mis des boites de produits de marque… vides (rires) … Regardez, elles sont toujours là, sur les rayons du haut », raconte Angela, joignant le geste à la parole. Elle ajoute : « Aujourd’hui, je fais venir mes produits d’Italie. Et je peux le dire : mes fournisseurs sont payés rubis sur l’ongle. »
De fait ! Le joli magasin est une véritable caverne alimentaire d’Alibaba : fromages, charcuterie, pâtes alimentaires, sauces tomates, épicerie sucrée ou salée, huiles d’olive, produits de boulangerie, boissons, vins, spiritueux, etc. Tout fleure bon l’Italie ! Une affaire qui roule ? La question arrache un nouvel éclat de rire à notre commerçante : « Rien n’est jamais gagné… Pour le moment, je travaille onze heures par jour, sept jours sur sept. Mais je suis dans mon élément. »
Qu’est-ce qui vous ferait plaisir, Angela ? Nouveau sourire : « Que les jeunes du collège voisin viennent à midi manger leurs sandwiches chez moi, plutôt qu’au supermarché où je les vois passer. Je les fais sur mesure, avec un super pain frais focaccia. »
Merci de votre accueil et de votre fraîcheur, Angela ! Pas votre faute, j’ai dérogé à mon éthique journalistique en me laissant corrompre… Votre tiramisu était une vraie tuerie !
Contact : www.ciao-italia.ch