Vendanges – Le millésime 2025 du Clos d’Oron se sublime dans le secret de la cave de Xavier Fonjallaz

Bien que la météo capricieuse de ces dernières semaines n’ait pas permis, exceptionnellement, de vendanger les vignes de la commune d’Oron avec une équipe de bénévoles, le raisin est entré dans la cave de Xavier Fonjallaz, à Epesses et se prépare, sous haute surveillance, à ravir les sens gustatifs des amateurs de bons crus, dès la fin du printemps 2026.
Des vendanges en plusieurs étapes
Situé à Corsier-sur-Vevey, le vin du vignoble de la commune d’Oron d’un peu plus de 15’000 m2, entretenu par Martial Neyroud, vigneron tâcheron, est produit sous l’appellation Chardonne AOC Lavaux. « Ces vignes sont assez anciennes, un avantage au niveau de la qualité, car l’enracinement est bien présent. Elles sont baignées par le soleil du matin et profitent d’une terre proche de celle de la Cure d’Attalens. Nous avons constaté un bon départ de juin à août, mais en septembre notre travail s’est corsé avec la pluie. Il a fallu jongler avec la météo et étaler la vendange des différents cépages sur trois semaines ; le 18 septembre pour le Pinot Noir (env. 1500 l), le 1er octobre pour le Chasselas (env. 9000 l) et le 2 octobre pour le Gamaret Garanoir » commente Xavier Fonjallaz, le jeune et sympathique vigneron encaveur de 29 ans, qui a repris le domaine de Pascal Fonjallaz en 2020 et qui vinifie cette année son 5e millésime du Clos d’Oron. « Mon prédécesseur s’occupait uniquement du vin blanc d’Oron, lorsque j’ai repris le domaine, j’ai proposé de m’occuper de l’ensemble de la récolte. La Municipalité m’a fait confiance dès le début, ce qui a été pour moi une grande motivation. Je l’en remercie ». Une confiance bien placée car les cuvées sont régulièrement honorées de la mention Grand Cru du Label Terravin « Lauriers d’Or » pour le millésime 2023 et argent pour celui de 2024. « Un plus pour cette étiquette qui a ainsi gagné en confiance et qui a vu sa vente augmenter » se réjouit Daniel Sonnay
La récolte 2025 promet un bon millésime de qualité

En pénétrant dans la cave, en compagnie du municipal d’Oron en charge des vignes, conduit par le jeune professionnel, nous passons devant l’imposant foudre de chêne magnifiquement décoré, issu des forêts communales. « Nous avons fait l’essai d’élever du blanc dans ce tonneau, mais nous allons y mettre du rouge » confie l’élu. Devant les cuves rutilantes et dûment étiquetées, nous apprenons que la récolte a été légèrement inférieure aux années précédentes, un constat partagé par les autres vignerons. Cette année sera considérée comme standard avec un taux de 76o Oechslé, pour le blanc, ce qui est largement au-delà du minimum pour une appellation « Grand Cru ». Le rouge a présenté une belle maturité, du sucre et une belle peau.
La maîtrise et la patte du vigneron
Sous contrôle quotidien, la récolte entame sa première fermentation, appelée alcoolique : la transformation du sucre en alcool, puis effectuera une seconde fermentation dite malolactique : la désacidification qui se terminera en fin d’année. Le vin sera alors soumis à une température proche de 0o pour obtenir une stabilisation physique et éviter la formation de gravelle. Deux filtrations seront encore nécessaires avant sa mise en bouteille en mars et avril, juste à temps avant les travaux printaniers pour la prochaine récolte.
Comme convenu lors de l’achat de la vigne par la commune d’Oron, 5000 l s’en iront « outre-Sarine », achetés par l’ancien propriétaire, Herbert Riems et dès mai ou juin 2026, on pourra apprécier la nouvelle cuvée dont la jeunesse fera agréablement ressortir le fruit. C’est en dégustant un verre de Chasselas agréablement frais et fruité, devant le magnifique panorama s’ouvrant sur les vignes et le Léman que se termine notre visite.