Vaud – Plus de zones protégées d’ici 2027
La nature vaudoise ne va pas bien. C’est le constat de Pro Natura. Pour préserver la biodiversité, la plus ancienne organisation de protection de la nature lance un panel de dix mesures. Un guide à destination des autorités cantonales et communales pour mettre au point une «vraie» politique écologique.
Dans son manifeste, Pro Natura ne mâche pas ses mots : « il est temps d’inverser la tendance, cela ne peut plus durer » ! Pour la section vaudoise de l’organisation, l’article 52 inscrit à la Constitution cantonale n’est pas réellement appliqué. Depuis 2003, ce texte de loi donne à l’Etat et aux communes une mission claire en matière de protection de l’environnement, de la faune, de la flore et des milieux naturels. Avec ce manifeste diffusé le 15 mars dernier, Pro Natura Vaud propose : « Une feuille de route dans l’intérêt de l’environnement et de notre société ».
Dix mesures réparties en quatre axes. La structure du manifeste évoque dans un premier temps que les zones protégées doivent être augmentées : « Actuellement, ces surfaces représentent environ 7 % du territoire cantonal, ce qui est largement insuffisant ». Afin de préserver à long terme la biodiversité, Pro Natura demande que 30 % du territoire vaudois soit inscrit en tant qu’infrastructure écologique à l’horizon 2027. Cela comprend : « Les biotopes d’importance nationale, les zones de protection cantonales, régionales et locales, y compris les réserves forestières ». Dans le détail, il s’agit de renforcer les aires protégées pour permettre un déplacement des espèces animales et végétales, renforcer la politique de renaturation des cours d’eau et des rives des lacs, ou encore protéger plus efficacement le patrimoine arboré. Egalement au programme, Pro Natura souhaite que les permis d’abattage précisent le nombre et les espèces d’arbres qui seront abattus afin d’élaborer des mesures compensatoires en milieu bâti.
Interdire la chasse des espèces protégées
Si Pro Natura Vaud juge que le temps est venu de limiter les effets néfastes de la chasse et de mieux protéger les espèces menacées comme la bécasse et le tétras-lyre, l’organisation appelle à reconsidérer notre relation avec le loup : « Il faut créer les conditions-cadres pour le retour d’espèces disparues et l’épanouissement de celles qui résistent, et arrêter de voir des espèces animales comme des nuisances ». Concrètement, aucun tir de régulation du loup, hormis en cas de risque avéré envers l’être humain ou lorsqu’une meute cause des dégâts à répétition. Pour y arriver, une augmentation de l’aide envers les éleveurs est conseillée par l’organisation.
Développement des énergies renouvelables
L’organisation de protection de la nature demande également au canton de mettre l’accent sur des mesures d’économies énergétiques : « La pollution lumineuse est une source de stress pour de nombreuses espèces animales », expose le manifeste. Canton et communes sont appelés à collaborer pour une extinction de l’éclairage public entre minuit et 6 heures du matin.
Toujours au menu de l’énergie, Pro Natura souhaite privilégier le potentiel solaire : « Cette source d’énergie dont les impacts sur la biodiversité sont limités devrait être fortement développée ces prochaines années ». Les nouvelles constructions ne sont pas oubliées, car l’organisation souhaite un changement de la législation. Si actuellement, on observe une obligation de couvrir les besoins en électricité à 20 %, Pro Natura désire que canton et communes imposent d’exploiter au maximum le potentiel de ce type de production pour toutes nouvelles constructions.
Dernier aspect : bien connaître la nature pour mieux la protéger : « Il est fondamental que l’Etat se donne les moyens de monitorer l’état de l’environnement dans le canton, de suivre les évolutions et les effets de ses politiques ». Dans le même contexte, Pro Natura appelle les pouvoirs publics à mettre en place des aménagements favorisant la biodiversité sur les sites d’enseignement : « Il est essentiel que la population, jeunes comme moins jeunes, connaisse l’environnement dans lequel elle évolue, et apprenne à en prendre soin », indique la section vaudoise de Pro Natura.