Une imposture… ? Sportivement s’entend…
Gagner comme une habitude… et perdre avec le sourire !
Pierre Scheidegger, Panathlon Club Lausanne | C’est une question que beaucoup peuvent se poser en regard à ce que nous offre aujourd’hui… la culture sportive! Il est vrai que, depuis plusieurs années, on vit une étrange dualité sur la planète sport. Pour être simple, on pourrait utiliser la vision de « l’ancien contre le moderne », toujours en regard à l’évolution… du désir ou de la volonté de ce que nous exigent les sociétés modernes! Il n’y a pas si longtemps, une vingtaine d’années environ, tout jeune qui avait l’intention de pratiquer un sport, quel qu’il soit, le faisait dans l’idée d’acquérir un certain plaisir, une «forme» de liberté, pour ne pas invoquer… un désir d’évasion!
On ne venait pas aux entraînements ou en compétition… la peur au ventre !
Régulièrement, on apprend que certaines corporations professionnelles battaient de tristes records… de dépressions, de ras-le-bol, voire encore plus! Pour être moderne, il paraît que l’on doit «l’angliciser»… ça fait plus important! On l’appelle «burn out!» Cela pourrait être attristant, cependant doit-on s’en habituer, du moins… presque? Non! On ne peut pas s’habituer à la complainte du sportif qui, souvent, est plus que privilégié, que ce soit dans les sphères professionnelles ou amateurs. La «mode»? La souffrance… mais pas seulement la souffrance physique, car plus encore «la souffrance psychologique»!
C’est triste et grave pour la pérennité du sport !
Comment peut-on concevoir qu’un sportif préparé de façon optimale, et en parfaite connaissance de ses capacités, puisse fouler une pelouse, une piste d’athlétisme ou une salle de sports, en plein désarroi, la peur au ventre pour ne pas soulever une étonnante, voire pernicieuse, «atteinte psychologique»? Ne faisons pas de classification, ou d’aparté, selon les sports presque tous concernés, mais il est à reconnaître que l’on peut se demander, en comparaison à certaines professions dites pénibles, si un sportif est en droit de se plaindre en tenant compte, bien entendu, de ses obligations contractuelles d’engagement. Ce n’est pas certain et, en plus, chacun a la possibilité d’en connaître ses droits, mais surtout ses obligations, plus précisément dans le sport à consonance professionnelle. Mais voilà, et il est vrai que «l’évolution», dite de circonstance, devient un peu la complainte… «du petit cheval blanc». Lui devant… et… Combien de corporations professionnelles impliquent certains désarrois provoquant, par là, souvent d’irrémédiables dégâts sur l’individu? C’est, paraît-il, une volonté de notre société moderne! Le sport, par sa pratique, doit-il suivre cette voie? Tout individu, tout sportif sensé, devraient s’y opposer.
Mais le peuvent-ils ?
La question est de savoir si des femmes ou des hommes pratiquant leur sport de haut niveau se considèrent en tant que professionnels, tels de simples citoyens ou vraiment pensent-ils que leur aspiration est exclusive à la pratique de leur discipline sportive? Evitons d’entrer dans le jeu des clubs professionnels, dont le seul «esprit» est l’obligation de la rentabilité des fonds investis en regard à certaines espérances de fausses gloires. Restons plus précisément sur l’homme, le sportif, le joueur, tout en sachant que ce n’est pas si évident car ce dernier en accepte, par contrat «de travail», toutes les règles exigées par ses employeurs. Néanmoins, est-il conscient qu’en se focalisant sur ce «job», il en aura, espérons-le, l’obligation d’un acquis de toutes gammes obligées à la pratique de son «nouveau métier sportif»?
C’est pour lui, le premier examen!
Il est certain, le don et les qualités intrinsèques du «petit nouveau» n’iront pas toujours de pair avec les volontés d’un entraîneur, de ses «collègues d’équipes», du nouveau rythme d’existence. Sa première compétition, ses premières victoires seront souvent… le banc… l’acceptation d’être déjà en compétition avec les «copains» de sa nouvelle équipe, les horaires d’entraînements, les déplacements… tout simplement de faire sa place. Disons plutôt… la découverte d’une dure réalité du sport moderne.
Ne devient pas «vedette» qui veut !
Et en corolaire, l’appel de l’argent ne devrait pas en être le dénominateur premier, d’où souvent la déception, le regret et… en retour de réintégrer le monde de ses propres capacités tout en réapprenant justement: le plaisir de la pratique de «son» sport. C’est vérité… autant pour un sportif de sport d’équipe que pour un sportif de discipline individuelle qui lui a cependant le chronomètre ou la mesure métrique pour accéder à la notoriété. Non… le sport d’élite, quel qu’en soit le sport, ne devrait jamais en devenir l’antichambre de la déception digne de «travaux forcés», provoquant silence et regret pour une vie. C’est pourquoi l’adage incontournable et seule vérité pour renouer avec le plaisir et… satisfaction, se trouve dans cette sagesse: gagner comme une habitude… et perdre avec le sourire! C’est aussi un apprentissage…