Un rapport annuel dense pour une année« maigre mais exigeante » pour le SDIS Oron-Jorat
Lors de son rapport annuel à la grande salle de Mézières, le SDIS Oron-Jorat a dressé le bilan d’une année 2025 marquée par une légère baisse des d’interventions, mais par des engagements plus lourds, des formations intensives et plusieurs transitions internes.


La grande salle de Mézières affichait complet, vendredi soir, pour le rapport annuel du SDIS Oron-Jorat. Environ 150 personnes ont pris part à une soirée organisée par les pompiers du secteur d’Oron-Mézières, où le ton a été donné d’emblée par un souper… débutant par le dessert : « Un concept renversant », a lancé le commandant Yannick Arnould, avant de revenir sur cette année qu’il qualifie de transition.
Parmi les changements annoncés figure le départ, au 31 décembre, de Gabriel Chauvet, chef du site de Vucherens. « Notre SDIS perd là une figure d’expérience. » La soirée a aussi permis de présenter la nouvelle tenue de sortie conçue par Daniel Bize, ainsi que de revenir sur la désormais traditionnelle journée « au vert » de l’état-major, où les discussions ont tournés autour du manque d’engagement citoyen et de l’évolution du volontariat.
Plus de 6000 heures de formation
Si 2025 est plutôt « légère » en termes d’interventions (83 contre 81 en 2024 et 98 en 2023), elle ne l’est pas en formation. En effet, le SDIS totalise plus de 6000 heures d’exercices et d’instruction: feu en tout genre, protection respiratoire, alarmes sanitaires, feux de cheminée, gestion du trafic, techniques anti-chute ou encore alarme sanitaire. Les exercices DPS (Dispositifs préventif sanitaire) représentent à eux seuls plus de 4’900 heures, le DAP (Détachement de premiers secours) environ 1100 heures.
A ce jour, les sapeurs ont été mobilisés 83 fois : « L’année n’est pas terminée, mais on peut la qualifier de faible en nombre de sorties, mais lourde en ampleur », relève Yannick Arnould. En effet, plusieurs feux importants ont nécessité le renfort des pompiers de la région, notamment à Lucens avec l’incendie de l’entreprise de recyclage Bader ou lors du sinistre du Golf de Lavaux, où plus de « 400 batteries lithium sont parties en fumée », a détaillé l’inspecteur à l’ECA Alexandre Nicolet. Les alarmes feu ont représenté 37 % des sorties, suivies des inondations (27 %) et des missions d’assistance, notamment pour des animaux (15 %). Les pics d’interventions ont été enregistrés en août, alors que les mois chargés ont été mars, mai et en septembre.
Recrutement et présence sur les réseaux
Le SDIS poursuit ses efforts pour renforcer ses effectifs, notamment grâce à la soirée cantonale de recrutement qui s’est tenue le 6 novembre dernier : « Une petite vingtaine de potentiels sapeurs sont venus découvrir nos missions à Oron », commente Yannick Arnould. Si les actions de prévention sont nombreuses, comme la présence des pompiers au Comptoir Région d’Oron, l’engagement des sapeurs l’est également lors de manifestations. A ce titre, on compte environ 900 heures de gestion du parking et de surveillance au Théâtre du Jorat.
La cellule média a vu croître son audience, cumulant plus de 340’000 vues entre les publications Facebook, Instagram et Tik Tok. Le SDIS a également accueilli le tournage de la série réalisée par la RTS « Cœur de pompiers », qui sera diffusée en mai prochain. Mais le représentant des feux bleus Oron-Jorat possède aussi une sorte de réputation de « Tinder local », comme s’en amuse son commandant, puisque Anaïs et Clément Javerzac se sont dits oui cette année après s’être rencontrés en uniforme.
Hommages et remerciements
Cette soirée de rapport annuel a aussi eu son lot d’émotions. Roland Gallet, président du comité directeur, a annoncé qu’il quitterait ses fonctions en juin 2026 après dix ans d’engagement. « Ces années ont été riches en rencontres », a-t-il confié après avoir avoué que les discours n’étaient pas son fort. Sonia Hugentobler, municipale de Jorat-Mézières a, pour sa part, salué avec humour la fonction des sapeurs : « On raconte que la véritable difficulté des pompiers n’est pas forcément de manier l’échelle, mais de gérer le stock de cafés afin de tenir éveillés. En cas de coup dur, on peut toujours compter sur vous. »



