Thierrens – La Revue nouvelle est arrivée !
Demain c’est la première des quatorze représentations qui s’étaleront du 25 novembre au 17 décembre
Grégoire de Rham | Là où la tendance générale de ces dernières années est à la mondialisation, à l’effacement du petit dans le grand, là où l’esprit « village » disparaît progressivement pour faire place à l’esprit cantonal, national ou international, La Revue de Thierrens prend depuis une quarantaine d’années le parti du contre-pied. Contre-pied footballistique s’il en est puisque son histoire est intimement liée à celle du FC Thierrens. L’ensemble des bénéfices liés à cette soirée seront ainsi reversés dans les caisses du club. Dans un monde où l’artistique et le sportif ne se tiennent pas toujours en odeur de sainteté, voilà là une preuve on ne peut plus concrète que ces deux mondes ont des choses à se dire !
Au regard de l’annulation des deux éditions précédentes pour cause de pandémie, la mise en place de cette revue 2023 a une saveur toute particulière. Son titre, Vous comptez payer comment ?, reflète d’ailleurs une thématique toute post-covidienne.
L’effervescence est au plus haut ce 20 novembre, dimanche de filages, à l’approche de la première des quatorze représentations qui s’étaleront du 25 novembre au 17 décembre de cette année. De droite, de gauche, tout le monde fourmille, celui-ci à la mise en scène, celle-là à la technique, ceux-ci à la musique et ceux-là à la danse, au jeu et au chant. Un charbonnage parfaitement illustré par un repas de midi qui ne finit par tomber qu’à quatorze heures, tant la répétition de la matinée aura été exigeante. L’investissement est total et il est nécessaire qu’il le soit. Car mettre ensemble une centaine de personnes n’est pas une mince affaire, surtout quand les tâches qui les occupent sont aussi diverses que variées.
Chaque année, c’est au mois de septembre que l’imposante troupe commence les répétitions de ce récital de l’année parcourue. Vivant au rythme de la création pendant quatre mois, les participant-e-s vont enchaîner les sketches, les chansons et les chorégraphies sur des thèmes aussi variés que les visioconférences, la Coupe du monde au Qatar, la fermeture des bureaux de poste et les Abbayes vaudoises, grâce au travail acharné d’un petit groupe d’auteurs, qui bénéficient de l’aide avisée de Nathalie Devantay, de Thierry Meury et de Daniel Meylan dit Bouillon. Le récit a pour fil rouge un Noé des temps modernes, interprété par Jacques Mooser, qui se retrouve, à l’aube d’un nouveau déluge, au milieu d’un Léman asséché. De là partent nombre de petites scènes, dont l’intrigue varie entre les grands événements internationaux et les informations du coin. C’est là l’un des atouts majeurs de cette revue, dont les clins d’œil du terroir parleront aux locaux, sans pour autant perdre le spectateur venu d’ailleurs.
Soyons averti, la Revue éjecte toute forme d’élitisme. Le comique volontiers troupier qui jalonne le spectacle aura de quoi plaire à certains, peut-être moins à d’autres. Mais au-delà de cet humour potache et de ces vaudoiseries et pour habiller ceux-ci, se cache un travail titanesque de mise en scène, de mise en voix et de chorégraphie. Le travail de mise en commun de tous ces éléments (lumières, décors, jeu, danses, musique, chants, sonorisation, costumes…) demande une énorme conjugaison de savoir-faire et de forces vives. La performance en est d’autant plus impressionnante qu’elle est réalisée en grande majorité par une ribambelle d’amateurs de la région, qui donnent, d’année en année, cœur, corps et âme à cette belle fête populaire. Et c’est bien un esprit de camaraderie et de rigolade qui s’invite dans les coulisses et sur le plateau tout au long de la création. Les repas, pris en commun, sont des moments de convivialité et d’amitié, dont devrait s’inspirer plus d’un professionnel.
Au moment de la rédaction de ces lignes, plusieurs petits détails techniques et textiles sont encore à régler, mais le compte à rebours est lancé pour que la fête soit belle. Et les caquelons et casseroles peuvent commencer à chauffer puisque raclettes, fondues et papets seront proposés pour embaumer la salle d’une ambiance toute
helvétique.
La Revue de Thierrens
Grande salle 14 représentations
du 25 novembre au 17 décembre
Dès 19h en soirée et 11h30 le dimanche
Réservation obligatoire au 021 905 40 18
Places réservées et numérotées