Taillons le cep!
« Saint-Vincent clair, beaucoup de vin; Saint-Vincent couvert, peu de pain. » Nous voilà rassurés, l’année sera assurément bonne !
Si les liens entre église et vin sont indéniables, les liens entre vigneron et église le sont tout autant, ne serait-ce que par leur propension à vouloir marquer chaque période de l’année par une célébration. Certes, il y a célébration et célébration mais quoi qu’il en soit, il s’agit de rendre hommage à la vie et dans ce cas particulier au retour du travail de cette liane folle qu’est la vigne; la coutume veut que le premier coup de sécateur soit donné à cette occasion. Dictons et chants sont alors ressortis des tiroirs et Dieu sait qu’en Vigneronie il en existe pour toutes occasions, justifiant sans aucune vergogne n’importe quelle célébration.
Cette fête, qui s’étend au-delà de nos frontières et sur toutes les terres où un cep peut être taillé, est patronnée par saint Vincent, martyr exemplaire. Les raisons de son choix comme saint patron sont obscures mais pourraient refléter un message d’espérance si l’on s’aventure à suivre ma pensée tortueuse comme un cep de vigne… En effet, si l’on considère son attitude détachée sous la persécution de Dioclétien au 4e siècle, il aurait affiché un calme inaltérable face à l’acharnement et aux pires tortures infligées par le procurateur Dacien. Une foi inébranlable et un sourire radieux auraient été ses seules réponses aux vicissitudes de la fortune…
De nos jours, où difficultés de toutes sortes nous accaparent et où beaucoup d’entre nous sont tentés par le pessimisme ambiant, il est parfois bon d’aller chercher des causes d’espoir – même si la réflexion est un peu tordue, je vous le concède – dans des événements passés. L’hommage à saint Vincent, lui, est tout à fait présent et s’il faut l’aide d’un verre de ce breuvage qui, dit-on, réjouit le cœur de l’homme, alors autant que ce soit du bon et du local!
Bonne Saint-Vincent à tous !