Saint-Vincent de Villette
JPG | Une tradition instaurée maintenant depuis 22 ans est bien celle de la Saint-Vincent qui se déroulera samedi 31 janvier, et qui sera patronnée par Vincent – quelle coïncidence! – Chollet, président du Caveau des vignerons d’Aran. Ces derniers ont préparé une fête synonyme de convivialité. Devant la salle des Mariadoules, non seulement les vignerons, leurs amis, mais curieux et surtout amateurs de bonne chère – à saucisse en l’occurrence – pourront «refaire le monde» et commenter les événements nationaux et internationaux, nombreux en ce début d’année. Un sentier des dictons pourra être parcouru et fera l’objet d’un concours. Outre les crus du terroir, un vin chaud sera servi sur la place des Echelettes. De ce point de vue exceptionnel, comme déjà depuis la place des Mariadoules, le visiteur pourra apprécier ce merveilleux Lavaux, le Léman et la Savoie, sans aucun doute inondés d’une luminosité exceptionnelle.
Et si Jean Rosset venait à manquer ce rendez-vous, vous pourrez de toute manière apprécier le repas où la saucisse aux choux trônera en bonne place. Les magnifiques boucles seront cuites dans la distilleuse, prenant un parfum particulier sur leur lit de marc où elles reposent de 20 à 40 minutes sous les yeux bienveillants d’Hubert Testuz et Pascal Dance. L’accompagnement incontournable sera le papet vaudois. La boulangerie Martin apportera le complément salé ou de sucré propre à satisfaire les palais les plus exigeants.
Vous craignez de ne pas trouver de place de parc ? Aucun problème, un service de bus navette gratuit vous transportera de 11h à 20h, à partir de la place de parc de la gare de Cully et du terminus du No 9 de Lutry, jusqu’à Aran.
Comment Saint-Vincent est-il devenu le patron des vignerons et son historique
Cette fête marque en effet le démarrage des travaux de la vigne; le vigneron de l’hiver s’en va tailler le cep plein de promesses afin qu’il porte à nouveau du fruit. En cave, les miracles de la fermentation terminés laissent présager un millésime de premier choix.
Pour mémoire, rappelons que Saint-Vincent est le patron des vignerons en général et du Bugey en France. Diacre de l’évêque de Saragosse en Espagne, il a été martyrisé en 304. Au début du 6e siècle quelques-unes de ses reliques ont été ramenées en France.
Pourquoi les vignerons l’ont-ils choisi comme Saint Patron ?
La raison est aujourd’hui oubliée. A priori, horreur des tortures et joyeuses dégustations ne font pas bon ménage! Il y a donc là un signe fort. Etait-il lui-même dans le métier ? On sait qu’un commerce intense de vin se faisait entre Rome et l’Espagne. Ce n’est pas n’importe quel martyr qui fut choisi. Il y en eut tant à cette époque. Il se pourrait bien qu’il ait eu un lien étroit avec la profession avant les évènements qui le firent tant admirer. Est-ce par analogie avec le vin qui provient d’une vigne «torturée» par la taille, d’une grappe écrasée, à cause du jus sucré sublimé en alcool par la fermentation, vin qui finalement réjouit le cœur de l’homme?
Etait-ce pour prendre le contre-pied du dieu du vin, Bacchus? Il est, en quelque sorte, le symbole de la décadence de Rome. Bacchus, image dégradante pour l’homme, était vaincu par la grandeur d’âme de ce nouveau patron. S’élever au-dessus du seul plaisir des sens n’est-ce pas le but recherché en créant de bons et délicieux produits.
Saint-Vincent peut être représenté en dalmatique, vêtement liturgique du diacre, montrant le livre de l’évangile qu’il devait proclamer et suivre, portant la palme des martyrs et une grappe de raisin, une serpette, instrument de son martyre (et de son métier) ou avec une grille, rappelant également ses tortures. Il est vénéré partout où l’on fait du vin.