Conseil communal de Paudex du 24 juin

Dans sa séance du 24 juin, le Conseil de Paudex avait à débattre d’un investissement intercommunal à long terme: la reconstruction totale de la station d’épuration en collaboration avec les communes de Belmont, Pully, Paudex.

La station d’épuration intercommunale de Pully (STEP) traite les eaux usées de près de 22’500 habitants (chiffre de 2020), des communes de Pully, Paudex et Belmont-sur-Lausanne et ce depuis plus de 50 ans. Elle remplit encore la plupart des exigences légales de traitement mais des problèmes d’exploitation se font ressentir de plus en plus souvent. De 2015 à 2018, d’importants travaux de rénovation des digesteurs ont eu lieu. Et ce n’est pas tout. Les installations devront toutes être rénovées ou remplacées pour garantir leur bon fonctionnement à moyen terme. De plus, depuis le 1^er janvier 2016, l’Ordonnance fédérale sur la protection des eaux (OEaux) impose le traitement des micropolluants à toutes les STEP de plus de 24’000 habitants, population qui devrait être atteinte d’ici 2030.

Retaper, rénover, reconstruire, quelle alternative choisir ? Les autorités des trois communes ont opté pour la reconstruction totale de la STEP avec deux possibilités au choix, reconstruire au même endroit avec les mêmes trois partenaires ou se greffer sur la géante centrale de Vidy qui épure tout Lausanne. La solution locale à trois communes a été retenue en raison d’un coût global plus faible, de déversements d’eaux usées au lac nettement moins importants et d’un maintien de l’autonomie communale pour les décisions relatives à la STEP. Ce vaste chantier, de la conception à sa réalisation et à son exploitation future, sera piloté par une Association intercommunale (AI), organisation déjà familière aux trois communes qui gèrent ensemble la police, les pompiers, la protection civile. La création de cette AI, ses statuts et son règlement, sera soumise au vote des trois Conseils communaux dans un préavis commun prévu courant 2025.

45 millions pour la STEP

Le chantier est d’importance. Le devis de l’ouvrage tout compris, et ce n’est qu’une première estimation, est estimé à 61millions de francs, dont 45 millions pour la STEP à proprement parler. 8 millions de subventions cantonales et fédérales peuvent être raisonnablement espérées. Les charges annuelles financières et d’exploitation sont estimées à 3,5 millions par an. La part de chaque commune aux coûts d’investissement et d’exploitation sera définie par l’AI à mettre en place.

A noter que le bâtiment de la STEP et ses alentours seront aménagés au mieux pour assurer une utilisation optimale de l’énergie et de l’espace. A l’horizon 2060, correspondant à la pleine capacité de la STEP, celle-ci sera à 100 % autosuffisante pour ses besoins en chaleur et pourra fournir à un futur réseau de chauffage à distance un excédent d’environ 7700 MW th/an, correspondant aux besoins d’environ 400 ménages. Ce qui engendrera un revenu intéressant pour l’Association de communes. Enfin, on profitera de ces travaux pour aménager cette parcelle au bord de la Paudèze, propriété de Pully : parking, espaces verts, sentier le long de la rivière. Paudex a créé un fond de réserve destiné à financer la réhabilitation de la STEP. Il s’élève actuellement à 350’000 fr, augmenté chaque année de 70’000 fr.

On voit mal comment s’opposer à un tel projet que l’âge de la STEP et les nouvelles exigences en matière d’épuration rendent obligatoires. La commission ad hoc propose donc au Conseil d’accepter un crédit d’étude de 666’800 TTC destinés à financer la part de Paudex au projet de reconstruction de la STEP. Le Conseil accepte le préavis 3/2024 à l’unanimité.

Pour la 7^e année consécutive, des comptes déficitaires

La commune enregistre en 2023 un déficit de 404’000 fr. En 2022, le déficit s’élevait à 402’000 fr. Il s’agit pour Paudex de la 7e année consécutive de comptes déficitaires. Sur quatorze ans, le déficit moyen a été de 377’000 fr par an. Depuis 2019, la capacité d’autofinancement est réduite à rien, voire à moins que rien, comme l’an passé avec -1,37 %.

Une fois de plus, la facture sociale et la péréquation expliquent pour une bonne part ce déficit devenu chronique, malgré un taux d’imposition pas spécialement favorable : Paudex 66,5 % ; Pully 61 % ; Lutry 54 %. La participation financière à la facture sociale s’élève à 4,7 millions en 2023. Depuis 2015, la commune a versé 54 millions au canton, soit 6 millions par an en moyenne.

La NPIV (la nouvelle péréquation et facture sociale) débattue au Grand Conseil prévoit une contribution pour la facture sociale selon le nombre d’habitants, ce qui réduirait les charges de la commune d’environ 500’000 fr à partir de 2025.

Pour les curieux, savez-vous comment est calculée la participation de Paudex à la facture sociale ? Au franc près, voilà la réponse. Le décompte final de la facture sociale, basé sur les comptes 2022 de l’Etat de Vaud, s’élève à 810’939’700 fr. La part de Paudex est de : 0.39563822 % de 810’939’700 = 3’208’387. A cela s’ajoutent 2,3 millions pour la péréquation.

Sur recommandation des commissions des finances et de gestion, les comptes sont acceptés à l’unanimité.

Un nouveau président

Le Conseil change de président. Après deux ans d’activité appréciée et efficace, Laurent Witschi remet la présidence du bureau et du Conseil à Robin Lemmel. Merci à l’un, bonne chance à l’autre !

Plan d’affectation communale (PAC). Il aura fallu 14 ans pour mettre sous toit le PAC de la commune. Toutes les parcelles de Paudex sont affectées à une zone ou à une autre avec pour chacune un règlement bien spécifique. La densification est au cœur de ce nouveau plan de zones. Il faudra l’accompagner par de nouveaux services : crèches, petite enfance, écoles, zones vertes, accompagnement des personnes âgées.