Souveraineté chérie
Les négociations bilatérales reprennent après le coup de canif fédéral porté par le président d’alors, Guy Parmelin le 26 mai 2021. La présidente actuelle, Viola Amherd était à Bruxelles ce lundi pour signer le mandat de négociation avec la thématique « valeurs, intérêts et objectifs communs » comme cheval de bataille.
La question sous-jacente aux relations avec l’Union européenne est depuis toujours celle de la souveraineté du pays dans l’indépendance de ses choix de gouvernance, de relations et d’échanges avec toutes nations qui auraient les mêmes « valeurs, intérêts et objectifs ». Cette indépendance que la Suisse exerce depuis qu’elle est considérée comme une nation riche reste toutefois principalement liée aux services financiers qu’elle peut procurer.
Ce pays indépendant restera souverain tant qu’il en paye le prix.
Que ce prix soit le milliard de cohésion, sorte de « droit d’entrée » au club, ou plutôt lié à une économie tant traditionnelle que parallèle, la Suisse s’octroie ainsi le droit de faire affaire avec l’interlocuteur de son choix. Que ce dernier adhère aux règles de droits humains édictées par l’UE, ou non.
L’éthique n’a pas cours dans les échanges financiers, ou pour l’image, dans quelques clauses très vite dénoncées comme « greenwashing ». Qu’importe, ces dénonciations feront les titres deux semaines. Les conséquences financières d’une amende au montant exorbitant ne font que chatouiller ces constructions sophistiquées.
Pour une nation située hors UE et OTAN, les bilatérales constituent une aubaine. Pour peu que les négociateurs soient discrets et chevronnés, la souveraineté tant chérie est garantie. Ce système de « gouvernance par beau temps » fait d’ailleurs des merveilles chez nos marins qui avancent malgré l’absence de vent…
Avec cette conviction chevillée au corps que la solidarité ne paye pas, vienne l’orage et le mat qui tient le drapeau nous renverra dans nos montagnes.