Solidarité à Oron – Rejoindre Milan à la force du cœur
Du 1er au 5 février 2026, ils ne partiront pas pour battre un record. Ils ne courront pas pour un podium ni pour le chrono. Les 18 athlètes engagés dans l’aventure Oron-Milan se lanceront sur les routes, traverseront le Léman et les Alpes pour un défi à cheval entre la folie et le sport, mais totalement solidaire.

Nous avons déjà vécu beaucoup d’émotions en 2018, lors du Léman Running Tour, mais cette fois, c’est un nouveau chapitre, avec un comité d’organisation entièrement renouvelé », glisse Marc Platel, rencontré juste avant une séance de travail du comité. Si l’idée est de revivre les frissons de l’époque, le programme est cette fois complétement différent. Plutôt que de faire le tour du lac en course à pied en mode relai, les cinq jours d’effort seront marqués par le dénivelé et la diversité des épreuves. En courant, en ramant, à ski ou à vélo, les athlètes rallieront Oron-la-Ville jusqu’à la Maison suisse du sport à Milan, à la force des jambes, des bras, et surtout du cœur. Si la date d’arrivée rime avec le début des Jeux olympiques d’hiver de Milan, l’objectif est avant tout de soutenir l’association Plusport, un organisme qui œuvre pour l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le sport.
Pas une simple course
Ici, pas de passage de témoin ni de pause prolongée : les 18 athlètes resteront les mêmes du départ à l’arrivée. « Ils seront sollicités chaque jour, du matin au soir », explique Marc Platel, avec un sourire complice, car il fait lui-même partie des participants. Pour des raisons de sécurité, le parcours ne se fera qu’en journée : « Là où la visibilité est bonne », précise David Platel, président de l’organisation. « Mais cela ne changera rien à l’intensité. L’effort sera constant. Ce sera une véritable traversée des paysages et des disciplines ». Et des disciplines, il y en aura plusieurs. Le comité a tenu à éviter la monotonie. Si le vélo constitue l’épine dorsale du trajet, d’autres moyens de locomotion viendront enrichir l’aventure. À commencer par la course à pied, avec un semi-marathon inaugural entre Oron et le siège du CIO à Lausanne. « Cette première étape est ouverte à toutes et tous sur inscription », précise Marc Platel. « Nous irons chercher un objet symbolique, un fragment de l’esprit olympique que nous emmènerons jusqu’à Milan ».
Une fois sur les rives du Léman, changement d’ambiance avec une traversée du lac entre Ouchy et Le Bouveret, prévue non pas en aviron mais à bord de barques de sauvetage traditionnelles, prêtées par les sociétés du lac. « On tenait à ce clin d’œil au patrimoine local. Ce sont de vraies embarcations, belles et robustes ». Mais le lac reste maître des conditions. Si la météo s’en mêle et que les flots deviennent trop agités, les barques resteront à quai, et les coureurs se transformeront en cyclistes jusqu’à Saas-Fee. « Le vélo, c’est notre plan B. C’est rapide, fiable et toujours prêt à intervenir quand les conditions deviennent trop difficiles », commente Etienne Chamot, autre membre et athlète du comité. Même principe pour les Alpes, en cas de danger lié aux avalanches, le vélo remplacera le ski de randonnée.
Une aventure collective
Autour des 18 athlètes, une équipe de 14 personnes accompagnera le peloton. Chauffeurs, mécaniciens, personnel soignant, cuisinier, rien n’est laissé au hasard pour soutenir les participants sur ce périple de 400 kilomètres. L’objectif est de rallier Milan à temps pour livrer le symbole olympique à la Maison suisse du sport.
Le projet Oron-Milan a été officiellement présenté lors du Comptoir de la région d’Oron. En avril dernier, le comité a dévoilé ses ambitions et ses plans aux visiteurs. L’enthousiasme a été immédiat, avec de nombreuses marques de soutien. La Municipalité d’Oron, par la voix de son syndic Olivier Sonnay, a même exprimé son souhait d’accueillir officiellement la délégation suisse à Milan, une fois l’arrivée franchie. Et les habitantes et habitants auront bientôt l’occasion de s’impliquer eux aussi. Le 26 septembre, un repas de soutien aura lieu à la salle polyvalente du collège de Palézieux. L’occasion de rencontrer les athlètes, d’écouter leurs motivations et de partager un moment convivial.
Car chacun peut s’engager, avec le principe du parrainage qui permettra de soutenir un ou plusieurs athlètes tout au long du parcours. L’ensemble des dons récoltés sera entièrement reversé à l’association Plusport, qui accompagne chaque année plus de 30’000 personnes en situation de handicap dans leur pratique sportive. « C’est une cause qui nous touche tous, et qui donne un vrai sens à notre démarche », conclut Marc Platel.
