Soigner les vivants et parler aux morts
Brigitte Favre – Editions Favre
Monique Misiego | Il est toujours difficile de parler de sa mort. Certains n’y arrivent jamais d’ailleurs, laissant leurs proches dans un profond désarroi quand il s’agit de prendre des décisions. Prendre conscience de sa propre mort, c’est la préparer, l’appréhender de la façon la plus adéquate possible pour soi-même en premier lieu, pour ses proches ensuite. Vivre la mort d’un proche, c’est aussi difficile quand c’est une mort subite qu’une mort attendue, j’entends par là, une délivrance après une longue maladie ou tout simplement la vieillesse. Quelle est la meilleure façon ? Laquelle est moins douloureuse ? Dans le cas d’une longue maladie, on peut se préparer et même espérer une fin imminente. Dans le cas d’une mort subite, c’est un coup de massue qui vous laisse KO, justement parce qu’on ne s’y est pas préparé. Dans bien des cas, ceux qui restent se retrouvent face à des questions sans réponse, je pense notamment aux cas de suicide, mais aussi avec un sentiment de non-dit, parce qu’ils n’ont pas eu le courage de parler à leurs proches de leur vivant. Et parfois la douleur est tellement forte qu’on voudrait retrouver pour un petit instant cette personne qui nous manque tant. C’est dans ces cas-là que la médiumnité peut nous aider. Brigitte Favre en est une. Elle se fait l’intermédiaire entre les vivants et les morts. Comme le dit le titre d’ailleurs, parler aux morts pour soigner les vivants. Car ce sont souvent eux qui ont le plus besoin d’aide. Elle a accompagné nombre de personnes dans ce chemin et nous fait partager ici ses expériences, ses échanges avec l’au-delà. Alors certes, j’entends d’ici les sceptiques. Chacun est libre de croire ce qu’il veut. Brigitte Favre n’impose rien, elle partage, c’est tout. Parallèlement à cela, elle est aussi psychothérapeute. Au début, elle ne mélangeait pas ces deux pratiques. Elle clarifiait toujours les choses avec ses patients avant de commencer une séance. Puis elle s’est aperçue que les deux pratiques, bien que totalement
différentes, pouvaient être complémentaires, pour autant qu’on les utilise avec discernement. Dans ce livre, elle nous explique clairement la différence entre ces deux pratiques, mais aussi les points qui les relient. Elle nous fait part de nombreux témoignages, tous plus intéressants les uns que les autres. Elle nous réconcilie avec les défunts, démystifie la mort et l’au-delà, tout en stimulant nos réflexions sur ces questions existentielles. J’ai beaucoup aimé sa façon d’écrire, car à aucun moment elle ne tente de nous persuader, elle nous explique simplement sa façon de procéder et les bienfaits qui en ressortent pour les patients venus la consulter. On se sent libre de continuer à penser ce que l’on veut. On pourrait même dire qu’elle s’en fiche de nous convaincre. Elle explique, c’est tout. Brigitte Favre est psychologue et psychothérapeute en cabinet privé depuis 2007, à Genève. Elle est spécialisée en psychotraumatologie et dans la prise en charge des personnes endeuillées. Depuis 2016, elle travaille également comme médium professionnelle en consultation privée et en démonstration publique. Elle a été formée et certifiée par l’Union nationale des spiritualistes, en Angleterre. Brigitte Favre enseigne la psychologie positive, donne des conférences sur la médiumnité, les thérapies du deuil, et sur les liens entre les deux.
Pour la contacter : brigitte-favre@bluewin.ch – www.psycho-ge.ch/www.2-worlds.ch – Bonne lecture !