Savigny – La quatrième édition d’un festival cinq étoiles
Samedi dernier avait lieu la quatrième édition du festival du film d’animation de Savigny. Etaient au rendez-vous : une myriade de cinéphiles, un programme du tonnerre, une fanfare tonitruante et une ambiance réjouissante.
Ambiance familiale et passionnée
Charlyne Genoud | Samedi passé, à Savigny, il y en avait pour tous les âges et tous les goûts. Marjolaine Perreten faisait s’articuler toutes les séances par ses prises de parole, fortes de son comique naturel. Pour certaines séances, les réalisatrices et réalisateurs étaient présents. Modérant une mini-discussion avec elles et eux avant la projection, la directrice du festival plantait la graine d’une ambiance familiale entre public et réalisateurs. On en récoltait les fruits quelques heures plus tard à l’apéritif. A 19h en effet, tout le monde discutait et le public n’hésitait pas à aller questionner les réalisateurs, un verre de blanc à la main. L’ambiance y était festive. Une fanfare tonitruante interprétait entre autre Happy de Pharell Williams, donnant le ton à une ambiance joyeuse. Une petite colonie de foodtrucks était stationnée à côté du forum de Savigny, pour le plaisir de nos papilles. Alors que la programmation de Marjolaine nous faisait voyager autour du monde, la nourriture suivait la même démarche en nous faisant passer des crêpes bretonnes aux gâteaux au piment mauriciens.
Programme varié
Orchestré par Marjolaine Perreten, le programme faisait la part belle à la variété des styles graphiques. Esperança de Cécile Rousset frappait par des dessins fragmentaires pour conter le déracinement d’une jeune angolaise contrainte de fuir son pays. Avec un style plus traditionnel, Les vacances de la loose de Manon David qui était présente (voir image) servait un propos très drôle, qui n’a pas manqué de faire rire le public de Savigny. Ce fut le cas aussi pour Calçots, film de Daniel Godel de deux minutes qui racontaient la recette de ces oignons catalans avec beaucoup de dérision, un régal ! Les Hommes pressés de Thibault Llonch ont achevé la cinquième séance par une dose d’hilarité grandiose. Cette mini comédie musicale – un style plutôt rare pour un court métrage contemporain – met en scène des hommes face à des urinoirs. Entre ces interludes comiques, le public a pu se plonger dans des histoires de familles très touchantes comme Mother and Milk de Amy Lindholm qui retrace les déboires de l’allaitement en provoquant autant de rires que de pleurs. The Cord de Olexand Bubnov racontait, quant à lui, la difficulté de certaines mères à couper le cordon. Hyper schématisé puisque le cordon lie physiquement les deux personnages tout le long du court métrage, il ne manquait pas de bon sens ni de sensibilité.
En pratique
CG | Un atelier tenu par Carlos Felipe Zeballos au sous-sol du Forum a permis à des enfants de s’initier à l’animation. Sympathique et pédagogique, le maître des lieux leur impose l’écriture d’un storyboard, mais les laisse ensuite entre eux. « On leur montre une fois comment cela marche et ils s’y mettent pour la journée. Ils sont inarrêtables ! » s’étonne-t-il. Alors que je photographie la scène, les jeunes ne lèvent en effet pas la tête, hypnotisés par la magie de l’animation. Toutes ces petites mains s’activent pour leur projet commun, et semblent être nées avec l’esprit d’équipe. Chacun rentre dans son rôle. Très professionnelle, une petite fille s’improvise réalisatrice et guide les petits animateurs. Cachés derrière un décor en carton fabriqué par d’autres enfants, ils et elles déplacent les personnages avant que soit prise la photo suivante. Le long travail est abordé avec patience et réjouissance par cette petite équipe très professionnelle.
PALMARES
Prix du Public « jeunes » : The Witch and the Baby d’ Evgenia Golubeva (Russie)
Mention spéciale du public « jeune » : Hannibal l’éléphant d’Aurélie Monteix (France)
Prix du Jury « Etudiant » : La Mort, Père et Fils de V. Paronnaud et D. Walgenwitz (France)
Prix du Public avec mention du Jury Etudiant : Les vacances de la loose de Manon David (France)
Prix du GRAND JURY : Je sors acheter des cigarettes d’Osman Cerfon (France)
La 4e édition a vécu, et peut-on dire : très bien vécu !
AP | Un public accouru très tôt le matin avec son cortège de familles, des grands-parents entourant leurs petits enfants pour la première séance de projection, un soleil vivifiant, et déjà une ambiance chaleureuse. Certes, le programme était alléchant, l’enthousiasme de la bonne trentaine de bénévoles bien présents, la décoration toujours originale et remarquable avec ses nombreux yeux disséminés dans les arbustes et taillis, une salle du Forum préparée avec des sièges astucieusement placés en raison des conditions particulières de sécurité sanitaire, une logistique sans faille, mais rien ne lui a été facilité avec les aléas de la pandémie. Dès le passage d’entrée, les recommandations sont largement présentes, les enregistrements des noms sont suivis, les désinfectants largement utilisés. Si le port du masque doit être respecté jusqu’à l’entrée dans la salle proprement dite, libre aux spectateurs de le maintenir si tant est que la distance avec les voisins n’est pas possible. Des fléchages et marquages au sol délimitent de plus accès et circulation (entrées et sorties différentes). Nous relèverons en outre, à cet égard, une astuce imaginée par les organisateurs, chaque personne recevait un disque plastifié signalant une interdiction de s’assoir à déposer sur le prochain siège inoccupé. Et le Festival de dérouler ses 6 séances de projection, avec pour cette année, un espace-temps plus approprié et apprécié entre ces dernières. Les commentaires vont bon train avant que les spectateurs ne déposent leurs bulletins de vote, reçus à l’entrée, dans l’urne prévue. Et cela pour chaque séance. Le public ne désemplit pas, il se renouvelle et le début de l‘après-midi permet d’observer le rez-de-chaussée du Forum quasi complet avec les dispositions des chaises, la galerie étant même sollicitée. Avant la projection du soir, en plein air, d‘un film tout public, dans des conditions idéales, la cérémonie de clôture a consacré les lauréats et la présidente. Marjolaine Perreten a transmis les gratitudes aux sponsors et remerciements à son équipe en donnant rendez-vous en juin 2021.