Saint-Saphorin – Trafic routier
« C’est un gros ouf de soulagement ! »
Les travaux pour rénover la route du Lac ont débuté le 8 mai dernier. Si la pose de la première pierre permet aux autorités communales de constater le bon déroulement de l’opération, cette action représente un soulagement au vu de la complexité du dossier.
« L’opération sera terminée pour cette fin d’année »
Jurg Brand, responsable du chantier
et collaborateur de l’entreprise Weibel AG
Le défi est important pour la commune. Car le tronçon d’un peu moins de 600 mètres accusait le poids des années : « Nous avons observé un affaissement de 17 centimètres », indique Pau Marti, ingénieur au bureau NPPR. Dans les tiroirs de la Municipalité depuis 2002, avec plusieurs projets de parking, finalement abandonnés, retournant le projet dans tous les sens afin de trouver le meilleur compromis entre soutiens étatiques, respect du patrimoine et nuisances envers la population, cette réfection simple représente l’un des dossiers les plus importants pour la commune de 399 habitants. Pour rappel, le Conseil communal avait libéré 2.6 millions de francs lors de sa séance du 13 mars dernier. A titre de comparaison, cet investissement correspond au budget annuel de la commune du bord du lac. Ces travaux représentent ainsi une dépense record dans l’histoire de Saint-Saphorin.
Fin d’année = fin des travaux
Au vu de l’état de l’ancien tronçon et des nuisances sonores importantes pour le voisinage, les autorités communales se hâtent dès l’acceptation du Conseil communal : « Il était urgent d’agir. Car les dégradations de la chaussée présentaient un risque pour les 10’000 véhicules franchissant notre commune au quotidien », raconte Gérald Vallélian, syndic de Saint-Saphorin. « Il n’était pas rare d’avoir des téléphones des usagers se plaignant des nids de poule », poursuit Laurence Negro-Chochard, secrétaire communale. « Pour l’heure, les feux sont au vert en ce qui concerne le respect du calendrier. Même si nous avons une semaine de retard suite à des canalisations d’eaux claires, défectueuses, l’opération sera terminée pour cette fin d’année », expose Jurg Brand, responsable du chantier et collaborateur au sein de l’entreprise Weibel AG.
En accord avec la Municipalité, la société de génie civil entreprend l’opération du côté de Rivaz : « Nous avons décidé de débuter par l’est pour maintenir le plus longtemps possible les quinze places de stationnement provisoires en direction de Vevey », détaille Gérald Vallélian. En effet, les exigences cantonales obligent la commune à supprimer ces emplacements, mis en place il y a une dizaine d’années : « Ce sont les seules qui seront radiées de la carte », rassure l’élu. Totalisant 56 places de stationnement à la route du lac (sur les 172 que compte la localité), la réfection permettra d’installer deux bornes de recharge pour les véhicules électriques et de réduire les nuisances sonores grâce à un revêtement phonoabsorbant installé sur l’ensemble du tronçon. Cette dernière étape sera effectuée au courant 2024, car la pose de ce type de surface est possible lorsque les températures sont clémentes : « Pas de panique. Car même sans ce revêtement, ce sera largement mieux et moins bruyant qu’aujourd’hui. C’est un gros ouf de soulagement de poser cette première bordure », lance le syndic, merlin à la main.
Entretien avec Joachim Nicod, ingénieur au bureau NPPR et Gérald Vallélian, syndic
Le Courrier : Quelle est la principale difficulté de ces travaux ?
Joachim Nicod : Cette route est coincée entre un village à haute valeur patrimoniale et la voie ferrée. Cela ne nous laisse que peu de liberté en matière de stockage de matériel de chantier. C’est la raison pour laquelle nous avons dû entreposer des canalisations de l’autre côté de la route du lac et fermer l’accès au chemin du Chapon depuis cette dernière.
Pourquoi étaler ces travaux en dix étapes ?
Joachim Nicod : L’idée est de limiter la zone d’intervention pour réduire les nuisances sonores durant la durée des travaux et l’attente aux feux pour les usagers de la route.
Les deux bornes de recharge pour les véhicules électriques sont validées par le Conseil communal. Il est question de les alimenter grâce à une barrière solaire entre la route et la voie ferrée, qu’en est-il ?
Gérald Vallélian : La barrière et ses panneaux solaires seront soumis prochainement au Conseil communal. Je suis confiant pour cette solution innovante. Car cette installation sera visible uniquement depuis le lac et ne perturbe pas la vision des habitants.
Les autorités communales auraient souhaité un soutien plus important de la part du canton (640’000.-) et de la Confédération (50’000.-). Est-il question de revoir ces aides ?
Gérald Vallélian : La commune reste en contact avec le canton pour obtenir plus de soutien. Mais pour l’heure, il est impossible de se prononcer pour une quelconque aide supplémentaire.
Propos recueilli par Thomas Cramatte