La farce
On a un bien joli canton, des veaux, des vaches, des moutons… L’évocation de ces vers va nous rester quelques heures en tête pendant que nous nous efforcerons de réciter la suite. Il s’y trouvait une collection d’animaux bien de chez nous, mais y avait-il un dindon ?…
C’est pourtant bien ce que semblent croire nos vaillants économistes et autres chasseurs de marge. L’inflation, ce terme magique à qui une cause fallacieuse suffit à justifier jusqu’au réchauffement climatique. Et pourquoi pas ? Avons-nous des preuves tangibles que l’humain, l’industrie ou l’avarice en sont la cause ? Que nenni. Il suffit de qualifier les rapports du GIEC de dangereuses affabulations ou, plus simplement de Fake news pour ranger ces dangereux gauchistes humanophiles dans l’étagère des écologistes utopistes.
L’inflation justifiée par la loi de l’offre et de la demande ? L’Ukraine, affichée comme grenier à blé mondial, a permis aux grandes surfaces suisses d’augmenter de 30 % le prix des pâtes en une unique année. Ce qui est étrange est que, selon l’Organisme des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les tarifs du blé auraient eux chutés de 40 %…
Nous avons effectivement un bien joli canton où des agriculteurs, durs à la tâche, peinent en subissant la loi de supermarchés monopolistiques et non contrôlés. Larrons en foire, ils s’entendent, et s’y entendent à gonfler leurs marges de manière obscène. Sans contrainte de quelque autorité que ce soit, fussent-elles fédérales, ces grands groupes agroalimentaires pratiquent avec un cynisme débridé une course au bénéfice pur et dur.
A l’origine de la création des coopératives et des services alimentaires de demi-gros, il était encore question de se fournir chez le producteur local et de service à la population suisse. Mais les temps changent ma bonne dame !
Le filon a été découvert. A qui va-t-on servir cette nauséabonde farce ? Nous avons déjà des veaux, des vaches et… des moutons, il s’agit maintenant d’acclimater le dindon.
Un maigre espoir réside avant que les rats ne quittent le navire vers leurs paradis fiscaux et que la Suisse retourne à l’âge du peuple montagnard d’avant-guerre. Il sera étudié au Conseil national en août. Un observatoire des prix dépassant celui du limité Monsieur Prix sera nécessaire.