Rink-hockey – Rejouer David contre Goliath
Pully à la Sporthalle de Diesbach, samedi 5 avril, à 17h30
Qualifié en demi-finales des playoffs, le néo-promu affronte le champion suisse en titre dans une série de cinq matches. Diessbach sera clairement favori, mais Pully ne se déplace pas sans ambition.

En s’imposant contre Wimmis lors de la dernière journée du tour de qualification, Pully bétonnait sa 4e place au classement et validait son billet pour les playoffs. Cette victoire acquise à la force du poignet et devant un public enthousiaste permet aux Vaudois d’affronter Diessbach en demi-finales des playoffs.
Pour le néo-promu, se hisser parmi les quatre meilleures formations du pays n’est pas un mince exploit dans un championnat aussi compétitif. Mais affronter dans une série de cinq matches l’équipe qui, depuis plus de trois saisons, domine le rink-hockey suisse est encore une autre paire de manches. En effet, rien que cette année, les Seelandais ont dominé la compétition en n’égarant que deux points en 14 matches, dont un à Pully. Par ailleurs et bien que privés de Kissling suspendu, ils viennent de s’adjuger la Coupe suisse en s’imposant face à Dornbirn et après avoir éliminé Genève en demi-finale.
« Nous avons fait une belle première partie de championnat, apprécie Guillaume Oberson, l’un des trois gardiens de cette équipe et responsable technique du club. L’objectif était le maintien en Ligue A. On ne peut donc qu’être heureux de cette 4e place. Sans compter que nous aurions même pu nous qualifier dans les playoffs sans attendre la dernière journée de la compétition si nous n’avions pas laissé notamment six points à Wolfurt qui finit 7e au classement. »
Pully s’est effectivement mis en danger en début d’année perdant trois matches à sa portée, chaque fois avec un but d’écart, contre Wolfurt, Thoune et Wimmis. Cette contre-performance a d’autant plus surpris que Ricard Pintado et ses coéquipiers avaient plutôt bien réussi leur entrée parmi les grands. On se souvient ainsi de l’extraordinaire performance réalisée à domicile contre Diessbach le 7 décembre dernier, en championnat. Les Bernois ont dû avoir recours aux prolongations pour venir à bout d’un Pully survolté et qui menait encore 3-1 dix minutes avant la fin du temps réglementaire. En octobre, cette même équipe avait déjà été très proche d’accrocher le scalp de Biasca qui a dû avoir recours aux penalties pour s’imposer, avant de finir deuxième du championnat. Si on y ajoute Wimmis 3e, que Pully a battu récemment (et si l’on oublie le 6-0 encaissé à Biasca), on peut dire que les grosses cylindrées de la compétition réussissent plutôt bien aux Pulliérans, notamment lorsqu’ils jouent devant leur public.
« On n’est pas surclassés »
« Ce sont eux qui ont la pression, ils sont favoris et ne voudront pas décevoir leur public, poursuit Guillaume Oberson. De plus, dans le jeu, on n’est pas surclassés. Diessbach marque surtout en contre ou sur shoots de loin. Ils nous ont rarement trompés sur des actions construites. » Alors, la recette, ce sera de les empêcher d’emballer le match et de ne pas se laisser entraîner dans un jeu de transition.
L’entraîneur Mateo de Ramon ne manquera pas de dire à ses garçons qu’ils doivent faire preuve de patience. Contre des adversaires aussi expérimentés que les Seelandais, la précipitation se paie cash. Les Pulliérans devront s’appuyer sur leur jeu défensif dont on reconnaît la qualité et leurs gardiens qui sont parmi les meilleurs de la ligue. Ensuite, ils devront saisir leur chance et se montrer moins prévisibles. De nos jours, tout le monde a internet et tous les matches du championnat sont filmés et rediffusés sur https://swissskate.tv.
Au fond, le principal atout des Pulliérans est d’avoir su se mettre au chaud au terme de la saison régulière. Aborder les finales sans souci de relégation alors même que l’équipe monte de Ligue B est un luxe appréciable et pour lequel joueurs et entraîneur auraient signé les yeux fermés si on le leur avait proposé en juin dernier. Cette situation psychologiquement allégée permet à l’équipe d’affronter le goliath seelandais l’esprit aussi serein que possible. Même s’il faut rester lucide et conscient des forces en présence, David n’a peut-être pas encore dit son dernier mot.
Biasca en Coupe d’Europe
Dans l’autre demi-finale des playoffs, Biasca a déjà joué et gagné son premier match à domicile contre Wimmis sur le score de 5-4 (3-2). Une rencontre extrêmement disputée (les arbitres ont distribué six pénalités de deux minutes réparties équitablement entre les deux équipes) pour une série qui s’annonce passionnante. Le match avait été avancé car les Tessinois jouent en demi-finales de Coupe d’Europe dans le cadre de la WSE Trophy le 5 avril prochain contre les Bordelais de Coutras, après avoir battu Walsum, une équipe allemande, en quarts. Les Tessinois sont les derniers Suisses encore en lice au niveau européen.
En playouts, Dornbirn affrontera Uttigen, tandis que Thoune sera opposé à Wolfurt. A noter que les deux clubs oberlandais disputaient les playoffs la saison dernière et donc la Coupe d’Europe cette année. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas, manifestement.
Coupe suisse « Final Four »
Genève (LNB) – Diessbach 5-6 (3-3)
Montreux (LNB) – Dornbirn 7-8 (3-6)
après tirs aux buts
Diessbach – Dornbirn 6-3 (3-0)