Reflexions – Dis Maman, j’ai bobo!
Pierre Scheidegger | Chacun connaît la complainte du petit cheval blanc ? Pas certain ? Mais si… « Lui seul devant… les autres tous derrière » Ah ! Oui ! Un peu la philosophie du sportif ? Enfin de certains.
Alors, une question apporte réflexion. Est-ce que pour devenir un sportif d’élite, soit un champion quel qu’il soit, doit-il apprendre à « pleurnicher » pour s’autoriser à l’absorption de médicaments antidouleur ou autres ? Une philosophie assez étrange pour « raccourcir » sa carrière, si ce n’est la porte ouverte à d’autres substances illicites.
La peur de « souffrir » ?
Ou, une volonté découlant fort probablement des contrats économiques, car il est vrai, le sport moderne n’inspire pas à la « douilletterie » du sportif et de plus en plus de la sportive. L’obligation du résultat, découlant de bien des facteurs, incite malheureusement les sportifs à se refuser toute douleur par la facilité du médicament pour la plupart… anti-inflammatoires, facilement trouvé dans l’officine de son quartier.
Etrange ou simplement les aléas d’une aspiration à la facilité ? C’est une question. Une question qui a valeur de compréhension négative du sport, de sa carrière et plus si l’on veut délaisser l’éthique qui devrait pourtant être une des bases de la culture sportive.
Le sport… bon pour la santé ! Aie !
Oui, mais en écoutant le spécialiste, le médecin à qui l’on peut, l’on doit faire confiance en respectant son diagnostic pertinent en cas d’accident, puis de rééducation. Alors oui, les anti-inflammatoires et autres antidouleurs peuvent se comprendre pour faciliter une rééducation et reprendre l’entraînement dans les meilleurs délais pour retrouver le plaisir de la compétition.
Alors oui, combien de sportifs, à nouveau tous sports confondus, s’adonnent à cette forme de dopage souvent par la peur du choc, de la fatigue, voire d’une certaine lassitude entraînée par les fréquences et augmentations des entraînements et compétions. Situation, il faut le reconnaître, exigée par multiples facteurs… pour adhérer à leur désir d’atteindre l’horizon souvent trompeur, de l’olympe de leurs désirs.
Là… est le danger. Danger pernicieux surtout si l’on outrepasse ses capacités physiques. A regret, on oublie qu’en certaine situation, c’est le corps qui décide et s’enflamme !
Pour chacun, et cela fait partie intégrante de la formation sportive, la découverte d’une douleur est déjà un avertissement qu’il faut impérativement respecter. Utiliser des substituts, pour se le cacher, peut vous mettre dans des situations sans retour.
Et pourtant
La réflexion n’est pas si évidente. Dans notre société qui se veut toujours des plus performantes, incite malheureusement le sport populaire à copier l’exemple qu’on lui offre. Cette forme de tricherie peut être dramatique. Surtout, si c’est pour gagner quelques secondes ou refuser artificiellement toute douleur musculaire avant un match !
Il est vrai que quand l’on visionne certaines émissions de sports « extrêmes », quelle jeunesse n’est pas sensible à ces exemples, même si elle en connaît certainement, tous les risques. Certains jeux en donnent déjà de bien tristes résultats. Ne serait-ce que par la violence.
Le sport doit-il suivre…
cette triste réalité ? C’est également une sensible réflexion !
Alors, disons NON.
Pierre Scheidegger
Panathlon-Club Lausanne