Pully – Chantemerle prépare son avenir
L’esplanade de Chantemerle changera de visage en 2027. Après une première étape de sécurisation lors de la construction de l’école de Chantemerle Nord, la municipalité souhaite désormais redonner à ce cœur de quartier une véritable vocation de centralité et de convivialité. Un avant-projet a été présenté début septembre aux Pulliérans lors d’un vide-grenier.

où les Pulliérans ont pu déposer leurs conseils sur l’avenir de ce lieu
L’idée a germé en 2024, lors de l’ouverture du nouveau bâtiment scolaire de Chantemerle Nord. La rue séparant les deux pôles de l’établissement avait alors été transformée en zone de rencontre, limitée à 20 km/h, afin de sécuriser les trajets des élèves et de fluidifier la vie du site. « Cette première étape s’imposait naturellement », explique Lucas Girardet, municipal en charge du dossier. « Mais très vite, le débat s’est élargi à l’ensemble de l’esplanade, sur proposition du Conseil communal. »
Créer une place du village
L’objectif affiché est de faire de l’esplanade un véritable lieu de vie, capable de rassembler habitants, écoliers, associations et membres de la paroisse. Aujourd’hui, le lieu est encore dominé par l’asphalte et le stationnement, la place sera repensée dans l’esprit d’une centralité de quartier. « On veut créer une sorte de place du village », souligne Lucas Girardet. « Il y a déjà tous les ingrédients. L’église, la salle de paroisse, l’école, un restaurant, une place de jeu, il manque juste un lien entre ces éléments ».
Concrètement, le projet prévoit la plantation d’arbres, l’introduction de surfaces perméables et d’espaces modulables, utilisables aussi bien pour accueillir des animations associatives ou un terrain de pétanque, par exemple. L’accès au parvis de l’église sera facilité, grâce à de nouveaux escaliers et à l’ouverture des haies existantes.
Pas de places de parc supprimées
Sujet sensible dans tout projet urbain : le stationnement. A Chantemerle, la municipalité s’est fixée un défi : maintenir l’ensemble des places de parc existantes tout en réduisant la place accordée au bitume. « On a travaillé sur une relocalisation et une réorganisation du stationnement », explique le municipal. Certaines cases seront tournées ou déplacées en bordure immédiate de la zone 20, à quelques mètres des places de stationnement existantes. Que les riverains utilisateurs de ces infrastructures se rassurent, leur nombre sera conservé. Une place destinée aux personnes à mobilité réduite sera également déplacée à proximité de l’église, afin de répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées ou à en chaise roulante.
Au delà de l’aspect social et pratique, le projet veut répondre aux enjeux du changement climatique. Le verdissement de la place doit contribuer à lutter contre les îlots de chaleur urbains et à renforcer la biodiversité. « Nous voulons offrir davantage d’ombre et de fraîcheur en été, avec des plantations variées et un grand arbre central avec un banc circulaire à son pied, symbole de l’identité du quartier », détaille Lucas Girardet. Ces choix s’inscrivent dans une stratégie plus large de la commune, la stratégie « réseau-vivant » actuellement en cours d’élaboration, vise à adapter Pully aux effets du réchauffement climatique en intégrant une réflexion permettant de valoriser ses espaces publics.
Une démarche participative
Le projet présenté samedi 6 septembre dernier lors d’un vide-grenier dans le quartier ne sort pas de nulle part. Une première étape participative avait été organisée en septembre 2024 avec les habitants. Ceux-ci ont exprimé leur attachement au quartier et formulé de nombreuses attentes : moins de bitume, davantage de végétation, plus de souplesse d’usage, tout en maintenant les places de stationnement. « Nous avons travaillé à partir de leurs idées concrètes, commente le municipal. Ce projet est la traduction directe de ce qu’ils ont souhaité. » La présentation publique de samedi a constitué la deuxième étape de cette démarche, permettant d’affiner encore l’avant-projet grâce à la boîte à remarques, où les citoyens pouvaient partager leur point de vue et écrire leurs recommandations.
La suite est désormais tracée. Le préavis devrait être soumis au Conseil communal au printemps 2026. Le montant du projet est estimé entre 600’000 et 800’000 francs, financés par le solde du crédit de construction de l’école. Si le calendrier est respecté, les travaux, essentiellement de surface, pourraient s’achever en 2027.
« Nous avons voulu un projet cohérent et pragmatique », conclut Lucas Girardet. Il s’agit d’un aménagement ambitieux, mais qui reste réaliste et fédérateur. « A terme, il donnera aux habitants un espace de qualité, capable d’accueillir les usages d’aujourd’hui et les besoins de demain. »