Prouver l’évidence
Selon une étude, la qualité de l’air est de plus en plus polluée, la cybercriminalité fait chaque année plus de victimes, le changement climatique nuit à notre santé, les riches des appartements du centre-ville de Zurich souffrent plus de la chaleur que les agriculteurs situés en campagne. Des exemples comme ceux-ci, on en retrouve à la pelle. Vous savez, ces études réalisées par des experts. Des soi-disant experts prouvant la logique du monde. Entre analyses financées par des grands manitous ou constats connus d’avance, tout ce que ces études génèrent, c’est finalement un doute certain. Mais alors, comment faire confiance aux experts derrière ces textes alors que le peuple a toujours plus le sentiment d’être infantilisé, voire, d’être considéré comme un guignol.
Concernant les enquêtes sponsorisées, deux projets de recherches ont récemment ébranlé le monde universitaire. En février, deux projets de recherche de l’EPFZ sur le tabagisme avaient fait scandale. Et pour cause, ces derniers sont nés du partenariat entre l’école polytechnique et Philip Morris. Si c’est l’Association suisse pour la prévention du tabac qui a découvert la maniclette, le pôle d’enquête de la RTS s’est procuré le nécessaire pour signaler l’enquête frauduleuse. Deux mois après la publication du service public, on se dit que les experts de l’EPFZ sont des personnes fiables et pas influençables en qui nous pouvons avoir confiance. Finalement, un peu comme les journalistes qui, malgré leur rôle de chien de garde de la société, se convertissent en soi-disant experts pour garantir leur fin de mois.
Pour de nombreux médias, peu importe si ces études sont utiles ou non, ou encore influencées à grand renfort de billets, ce qui compte, c’est de communiquer l’existence de ces études, peu importe leur légitimité.