Promenons-nous dans les bois
Les forestiers sont à l’affût. Le changement climatique impacte directement les forêts suisses et ces dernières années ont vu les maladies, les bostryches, la chaleur et le manque d’eau mettre à mal la régénération naturelle des forêts. Cette dernière subit le changement plus rapidement que l’humain qui semble rester sourd malgré une 27e réunion au sommet. Un sommet qui s’assèche au rythme inversement proportionnel des intérêts économiques.
La proximité avec la terre qui caractérise notre région devient un avantage. En prise directe avec les éléments, les forestiers sont aux premières loges pour lire les signes que la nature lui donne et les comprendre.
C’est ainsi que les réactions face au péril qui menace les hôtes de nos bois sont quasi immédiates. Sans autre forme de procès, ni longues tergiversations, de «nouvelles» essences sont introduites. Des formes plus résilientes, plus diverses et plus résistantes à la chaleur ou à la sécheresse, ont été plantées la semaine dernière. 9000 plants ont été repiqués en fonction des sols, de l’ensoleillement et de l’influence qu’ils auront les uns sur les autres. Les connaissances actuelles des ouvriers des bois sont mises immédiatement en œuvre.
Nul besoin de postulats, de décrets ou de longues discussions stériles pour avancer avec une conscience naturelle du changement climatique. Un climatosceptique ne résisterait pas longtemps dans les bois, sauf à se faire ligoter au pied d’un arbre pour y prendre racine, le Grand Sachem dansant autour de lui en invoquant la pluie…
Nous l’avons tristement constaté à la COP27. Le désert égyptien a été à l’image des résolutions et de l’accord final – si nous pouvons utiliser ce terme. La montagne des palabres a accouché d’une souris.
Nul besoin de montagne, ici les collines sont vivantes et vont le rester. Le bon sens terrien n’a jamais été aussi important – et efficace – qu’à l’heure des grands changements.