Paudex – Séance marathon du Conseil pour une petite buvette
Conseil communal du 6 mars

Lundi 6 mars à Paudex, la séance du Conseil communal a été levée à passé 23 heures ce qui est inhabituel, les débats étant le plus souvent rondement menés dans la petite commune du bord du lac. Motion, interpellation, discussions animées autour de la petite buvette temporaire de l’été, Le Calmos, qui ce soir ne méritait pas son nom.
Pully, Paudex, Lutry, depuis la fin des restrictions Covid, le public a retrouvé le plaisir d’être au bord du lac pendant les trois mois d’été. De petites buvettes temporaires se sont installées au bord du lac pour le plus grand plaisir des promeneurs d’un soir qui font halte dans ces lieux de fraîcheur. La formule a du succès et par les belles soirées d’été, on affiche partout complet, avec la vie qui va avec et l’inévitable bruit qui l’accompagne : brouhaha des vacances. Les riverains n’apprécient pas ce voisinage, surtout à Paudex où la buvette appelée Le Calmos et la place de pique-nique du 1er août, à l’embouchure de la Paudèze, sont très proches des habitations. Comment concilier calme, loisirs, détente pour le public et dérangement pour les voisins ?
Pour la place du 1er août, le cas est vite réglé
On installera un arrosage automatique, déclenché dès 22h30 pour arroser le gazon mais surtout les fêtards qui, tout mouillés, iront se faire voir ailleurs. Pour Le Calmos, c’est plus compliqué. Une buvette demande des installations, des toilettes, du mobilier, du personnel, un traitement idoine des déchets. Le phénomène « buvette temporaire » est nouveau et il n’y a pas de règlement officiel en la matière qui permettrait aux estivants de vivre, aux voisins de dormir, aux exploitants de rentrer dans leur frais : 17’000 francs de location pour un petit bout de parcelle, plus un pourcentage à définir sur le chiffre d’affaires ; 1200 francs par semaine pour des toilettes mobiles.
Côté municipalité, on ne sait pas très bien où l’on va. Côté tenanciers, on aimerait le plus de liberté possible pour rentabiliser les coûts élevés d’exploitation. Côté voisinage, on n’apprécie pas ces joyeusetés. Le compromis est difficile à trouver d’autant plus que le temps passe très vite jusqu’à l’ouverture prévue en juin.
Cahier des charges contesté
La Municipalité est entrée en contact avec le « collectif » des riverains pour élaborer un cahier des charges propre à satisfaire chacun. A noter que l’on ne sait rien de ce « collectif » ni qui il est, ni combien de personnes il représente. Le cahier des charges est aussi sévère qu’exigeant. Il prévoit une capacité de 60 personnes au maximum, une exploitation de trois mois, un concept de protection du bruit, une végétalisation de l’espace, une journée de fermeture, une exploitation de 9h à 20h de dimanche à mercredi, jusqu’à 22 heures de jeudi à samedi, pas de musique, pas de bruit de vaisselle. Respect strict des horaires, faute de quoi la buvette est fermée une à deux heures plus tôt le lendemain en guise de punition. En sus de ces contraintes, l’exploitation de la buvette est mise au concours avec dossier à présenter jusqu’au 23 mars. Il y aurait déjà dix candidatures sur les rangs.
La discussion a été vive au Conseil. Les initiateurs d’origine de la buvette, des jeunes professionnels de Paudex, n’apprécient pas la mise au concours proposée par la Municipalité. Ils ont eu l’idée, ils ont l’expérience, ils ne demandent qu’à continuer. Sur ce point et au nom de la libre concurrence, le Conseil ne cède pas. La mise au concours est maintenue.
Une motion est déposée sur le bureau du président concernant le cahier des charges. Il est jugé tatillon, irréaliste, incomplet et peu compatible avec une exploitation temporaire dépendant essentiellement du temps qu’il fait. On ne va pas fermer un jour de beau temps et ouvrir les jours de pluie ! De plus la grille d’évaluation des candidatures n’est pas claire. Selon les motionnaires, les conditions d’attribution ne sont ni précises, ni transparentes, ni mesurables. Le Conseil, après discussion et interruption de séance, nomme un membre du Conseil au sein du jury. Il admet le règlement pour cette année. Toute modification implique du temps et des procédures qui mèneraient à la disparition de la buvette pour 2023. Pour l’année prochaine, le cadre de la « buvette temporaire » doit être mieux défini dans l’intérêt de tous.
Au cœur de ce débat, celui d’une buvette temporaire de 60 places, il y a la lutte de toujours entre la petite minorité des propriétaires et des riverains et le très large public qui désire profiter du bord du lac par ces étés caniculaires. Que sera Le Calmos en 2023 et en 2024 ? On l’ignore. Ce qui est clair c’est que le Conseil a désiré reprendre la main sur ce sujet.
En début de séance, exposé très documenté sur le chantier de dix millions de l’école et des bâtiments de l’administration communale. Budget tenu et satisfaction générale des utilisateurs : beau succès dont la municipalité se félicite.