Epesses – Le Théâtre de la Dernière Minute présente Los Diables D’El Pesses
TDM | Le soleil darde de ses rayons incandescents le sol craquelé des étendues arides. Un vent sec souffle sur les grandes plaines, il charrie les tumbleweeds – des boules végétales sèches qui parcourent kilomètres et kilomètres avant de venir s’échouer, sereines et immobiles, au pied de quelques bicoques. Là, la nature laisse le pas à ceux qui ont pris au désert quelques parcelles de terres, au fil de la sueur âcre des générations de pionniers, pour les rendre propres à la vie. Bienvenue à El Pesses: cette petite localité que rien ne différencie de tant d’autres du Far West, où l’enjeu de la survie est le seul qui compte
On y trouve son église, dont le clocher mériterait une réfection, signe de l’intérêt relatif des villageois pour la transcendance, eux qui demeurent tournés vers leurs destins qui pourraient leur échapper, vies flottantes percluses de vices. Ses forces de l’ordre qui n’ont pas forcément pour habitude de faire face à des brigands aguerris, parce que la criminalité est un phénomène qui épargne peut-être le bourg, où tout le monde se connaît et se côtoie, où l’aspiration à la richesse est la seule préoccupation commune; la vie du chercheur d’or, l’horizon d’un rêve inatteignable pour ceux qui ont choisi la sédentarité.
Dans cet ordre intranquille, dans cette agitation apaisée, le saloon fait figure de phare, ramenant tous les pêcheurs perdus vers leur port d’attache, où les interactions rassérénées trouvent toujours une conclusion heureuse. Se répète ainsi, encore et encore, la grande histoire du Far West.
Mais dans ce semblant de placidité s’apprête à se dérouler un drame, une étincelle qui risque de mettre le feu aux animosités maladives, aux querelles intestines et aux aspirations antagonistes: d’aucun disent que le train qui relie le village d’El Pesses à la Cité riante de Lausann’Angeles a fait l’objet d’un braquage. Quelles motivations sourdent chez les scélérats qui ont commis cet impardonnable méfait ? Déjà des voix s’élèvent pour appeler à la vindicte populaire, car l’un des bandits a été capturé, ses doigts se crispent désormais sur le barreau froid de la cellule. Le sang appelle le sang, et la foule en colère se réunit au centre du village, dans le saloon, pour réclamer vengeance. Adviendra-t-elle? Les désirs individuels, les aspirations personnelles auront-elles raisons du destin qui semble tout tracé ?
Thomas Miauton et Elise Pelizzari, tous deux auteurs et metteurs en scène, proposent une relecture des codes du western dans une mise en scène colorée et rythmée, qui tiendra les spectateurs en haleine, d’une intrigue à l’autre, jusqu’au dénouement. Divers thèmes côtoient en filigrane les ressorts classiques, donnant ainsi à la pièce des reflets contemporains saisissants. Le Théâtre de la Dernière Minute et ses acteurs répondent présents face aux défis qui constellent le parcours de toute troupe amateure.
Les spectateurs habitués trouveront à ce « Los Diables d’El Pesses » quelques similitudes avec la visite de la vieille dame de Dürrenmatt et sa galerie de personnages qui, au gré de l’ironie, du grotesque et de l’humour, auront l’occasion de révéler leur vrai nature. Pour tous les autres, c’est une belle opportunité de voir s’animer devant eux ce village d’« El Pesses » et sa cohorte de personnages caractéristiques. A contempler en famille, seul ou en couple, et à consommer sans modération.
Dates : Mercredi 15 – vendredi 17- samedi 18 – jeudi 23 – vendredi 24 mars 2023
Lieu : Grande salle d’Epesses, ouverture des portes à 19h15, début du spectacle à 20h15
Restauration sur place
Durée approximative: 2h
Réservation des billets : www.fssta.ch