Pas dans mon jardin
Climat, éoliennes, 5G, nucléaire, charbon et pollution, autant de sujets clivants dont la simple mention peut mener au conflit, et la liste n’est pas exhaustive. Autant de priorités classées par chacun dans l’ordre qui lui sied en fonction de son humeur. Une diversité de sujets qui n’en finissent pas de nourrir les réseaux et la presse mais dont personne n’est encore parvenu à faire le tour.
Personne ? Seul un petit village d’irréductibles résiste encore et toujours, leurs certitudes chevillées au corps.
Avec des convictions qu’aucune nouvelle idée, aussi fondée soit-elle, ne parvient à ébranler, ces nouveaux prophètes diffusent leur savoir en usant de tous les canaux disponibles pour atteindre la masse critique nécessaire pour compter dans le débat démocratique. Cela n’en fait pas pour autant des démocrates.
Il s’agit d’une pensée unique et minoritaire qui combat une pensée unique majoritaire. De libres penseurs, et qui se voient comme tels, contre des moutons… puisque ces derniers sont majoritaires.
En temps de paix, il n’y aurait rien à y redire d’autre que de féliciter l’apport d’une vision divergente à un débat qui, par définition, ne peut exister sans la multiplicité des opinions.
Malheureusement, les temps ne sont plus à l’Agora, mais à la prise de décision.
Lundi, l’Allemagne, pourtant chantre de la lutte contre le climat et si prompte à décarboner, s’est vue contrainte à réouvrir ses usines à charbon face au potentiel manque de gaz russe. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres des conséquences d’une crise mondiale qui se dessine lentement mais sûrement.
Le retour vers des sources d’énergie fossiles semble incontournable, mais le retour vers le monde d’avant ne l’est plus. Les luttes d’arrière-garde sont stériles et ne représentent pas une solution dans ce monde globalisé. Que nous le voulions ou pas, le temps des palabres est terminé et l’argument « Oui, mais pas dans mon jardin ! » ne sera plus recevable.