Instaurés dans un premier temps en cas de pénurie d’électricité, les Points de rencontre d’urgence (PRU) s’inscrivent dorénavant pour tout événement majeur. Explications avec les hommes de la Protection civile, entité chargée en partenariat des communes d’élaborer les vingt lieux que compte notre district.

Toutes les communes vaudoises sont dans l’obligation d’élaborer des lieux précis pour anticiper une situation d’urgence. Mis en place dès la fin d’année dernière, il s’agit tout d’abord de répondre au problème lié au risque de pénurie d’électricité. « Dans un contexte de pénurie d’énergie, l’une des principales difficultés est de maintenir les communications entre les différents services de sécurité », détaille Christophe Gaudard, chef opérations. Pour répondre à ce besoin, le lieutenant incorporé à la Protection civile Lavaux-Oron s’est déplacé sur le terrain afin d’accompagner les communes du district sur l’emplacement et le cahier des charges des PRU. « Rappelons que les communes sont responsables de leurs habitants et doivent tout mettre en œuvre pour les protéger en cas de catastrophe », indique le commandant Patrick Favre. Chapeautant les 330 hommes que compte le bataillon régional, les miliciens de la protection civile ont débuté l’opération au début du mois de décembre : « Cela faisait deux jours que j’avais pris mes fonctions ici », se remémore Christophe Gaudard. Fait au feu, le lieutenant avoue que la création des PRU était complexe à cette époque : « Dans l’urgence, les impératifs n’étaient pas tous clairs et précis, mais nous nous sommes rapidement coordonnées sur les points les plus importants ». Après de brèves réflexions, autorités communales et la protection civile s’accordent sur le même raisonnement : « Par automatisme, la population se rend aux maisons de communes en cas de catastrophe ».

Le diable se cache dans les détails

L’élaboration précise de chaque lieu de rassemblement effectué, le défi reste important pour les rendre fonctionnels : « Les PRU doivent être autonomes quoi qu’il arrive. C’est pour cette raison qu’il faut anticiper et prévoir sa propre alimentation en électricité, en eau potable et en WC, sans oublier un service de communication opérationnel 24 heures sur 24 et sept jours sur sept entre les divers services de sécurité », précise Patrick Favre.

Habitué à faire face à ce genre d’engagements, la protection civile a largement sensibilisé les seize communes que compte la région Lavaux-Oron. « Nous avons dédié deux personnes pour partir à la rencontre des communes ». Ainsi, depuis le mois de décembre, deux astreints de la protection civile sillonnent le district dans l’objectif de transmettre leurs connaissances : « leur mission principale était de former le personnel des communes dans l’utilisation des radios », ajoute Christophe Gaudard. A ce titre, le lieutenant ajoute que la technologie actuelle a grandement simplifié la tâche des miliciens. « Heureusement que le matériel est devenu plus intuitif qu’autrefois. Les radios cryptées d’aujourd’hui se manient comme un téléphone conventionnel ».

Dans un délai de six semaines, la protection civile de Lavaux-Oron a atteint l’objectif fixé par le canton. Pour le commandant Favre et le lieutenant Gaudard, il aurait été plus compliqué d’achever cette mission sans la participation active des communes du district : « J’ai le sentiment que les communes et la protection civile forment une grande famille. Cela a permis de faciliter le dialogue sur le terrain pour achever cette mission à la mi-janvier », constate Patrick Favre avec sourire. Du côté des communes, certaines d’entre elles effectueront des tests grandeur nature pour être certaines de ne rien avoir négligé. C’est le cas de Lutry, qui déploie un de ses deux PRU ce jour même.