Oron – Près de chez nous…
Sortie culturelle des élèves du collège d’Oron
F . Presset | A l’occasion de la traditionnelle journée culturelle de fin d’année scolaire, dix élèves de l’Etablissement scolaire d’Oron se sont inscrits à l’activité « Près de chez nous ». Alors que la plupart de leurs camarades partaient aux quatre coins du canton, ils ont opté pour une journée à la découverte de trois fermes de Palézieux-Village. Partis à pied du collège d’Oron, nous sommes d’abord accueillis par Céline Dovat. La découverte de son élevage d’escargots débute par une cueillette de gastéropodes dans le pré adjacent au parc. Nous devons les déposer sur la table, mais les escargots ont rapidement gagné le cœur des jeunes, qui les posent sur leurs bras, leurs mains ; certains leur ont même déjà donné des petits noms ! Après une explication sur les diverses variétés sauvages, d’élevage, la visite des lieux commence. De toutes les informations données – de la reproduction, à la vie et ses dangers (prédateurs), en passant par l’abattage pour arriver à la préparation culinaire – celle qui semble avoir le plus marqué les élèves touche à son mode de reproduction : 150 œufs pondus par le cou ! Sur le chemin de la prochaine ferme, nous nettoyons le champ le long de la route d’Oron ; Gabriel sait que c’est là que s’accumulent les déchets, jetés par des gens qui sans doute prennent la nature pour une poubelle. Avec beaucoup de cœur, les jeunes ramassent les détritus les plus divers : barquettes en plastique, cannettes et bouteilles PET, morceaux d’alu ou de métal, un gros carton vide ; Romain s’est spécialisé dans le ramassage des innombrables mégots. A côté de Serix, Christian Hockenjos nous attend pour une visite de son élevage de poules bio. Alors qu’il nous parle des pertes exceptionnelles cette année à cause des renards, nous en observons justement trois dans le champ un peu plus haut. Invités à observer l’intérieur des poulaillers mobiles, nous apprenons par exemple qu’il ne faut pas mélanger des poules qui n’ont pas été élevées ensemble ; que leur instinct de conservation les pousse à dormir en hauteur ; et qu’au bout d’une année, les poules, devenues moins productives, sont envoyées en Allemagne, pour valoriser leur viande. Puis, celles et ceux que ni l’odeur très forte, ni la promiscuité avec des poules sur plusieurs étages ne repoussent, sont invités à entrer dans le grand poulailler. Encore quelques explications sur le circuit commercial des œufs bio, et nous reprenons la route pour une pose pique-nique. En début d’après-midi, nous sommes accueillis par Eric Ramseyer. Pour le plaisir des jeunes, il met en route le petit robot qui permet de rassembler le foin à disposition des vaches qui évoluent en stabulation libre. Elles se déplacent sur une surface métallique en caillebotis, bizarre ? Eh bien c’est là que débute le processus de récupération pour la fabrication du biogaz. Passionné et volubile, le paysan devenu pionnier du biogaz ne tarit pas d’explications sur l’outil technologique incroyablement sophistiqué qu’abrite la ferme, ainsi que sur le cheminement qui a mené à cette expérience. On ne soupçonne pas de l’extérieur les dimensions des diverses cuves, des moteurs ou de la tuyauterie. Les explications forcément assez techniques de toute l’installation décourageront certains élèves au terme d’une journée riche en découvertes. Mais au final, le concept est compris de tous : on récupère les excréments des vaches, on y ajoute, broyés, les déchets des manèges des environs ; le méthane dégagé naturellement, est piégé dans les cuves. Les moteurs, qu’il fait fonctionner, fabriquent de l’électricité via une génératrice. Ceux-ci sont si chauds qu’il faut les refroidir avec de l’eau qui monte suffisamment en température pour chauffer le collège de Palézieux et quelques bâtiments. Avec la matière qui reste, on peut encore fertiliser les champs. La boucle est bouclée. Sachant que la Suisse compte plus de 1,5 million de vaches, on peut imaginer que cette technologie a de l’avenir. L’accueil chaleureux des exploitants et leurs explications passionnantes, ainsi que la bonne humeur et l’intérêt des élèves, furent des ingrédients parfaits pour passer une journée enrichissante tout près de chez nous ! Merci à tous !