Opinion
Pour un monde du travail plus inspirant !
Philippe Grégoir | En entreprise, l’insuffisance d’échanges des attentes et besoins entre collaborateurs et employeurs est souvent un point d’achoppement ! Adapter le fonctionnement de l’entreprise à celui de l’humain devient l’enjeu majeur pour la sécurité psychologique nécessaire à l’épanouissement et à l’engagement de tout individu.
Etre inspiré au travail revient à ressentir ce souffle qui vient de l’intérieur. Aussitôt à l’œuvre dans nos organisations, nous sommes amenés à interagir, à être en relation ! Il devient dès lors intéressant et utile d’appréhender cinq grandes lignes du fonctionnement humain, leviers de ce souffle.
Besoins psychologiques
Abraham Maslow a élaboré la pyramide des besoins humains ;
chacun des cinq niveaux, physiologique, sécurité, appartenance, estime de soi et accomplissement, pourra être satisfait pour autant que le précédant le soit. Edward Deci et Richard Ryan ont élaboré la théorie de l’autodétermination. Elle établit le fait qu’en milieu professionnel, tout individu cherche à satisfaire 3 besoins psychologiques fondamentaux : autonomie, compétence et appartenance sociale. Les satisfaire nourrit la motivation et procure du sens à toute action humaine.
Compétence émotionnelle
Pardon ? Des émotions dans nos environnements de travail ? Laisser nos émotions à la maison et porter un masque au travail ? Non, l’émotion est un guide vital, un signal nous alertant sur le niveau de satisfaction de nos besoins et attentes ! Daniel Goleman a identifié six émotions de base : la joie, la surprise, la peur, la tristesse, la colère et le dégout qui ont chacune leur raison d’être, même au travail ! Une fois régulées, les émotions sont nos moteurs et une fois nos besoins satisfaits, nous devenons épanouis et plus efficaces.
Motivation
Comment motiver quelqu’un ? Personne ne le peut ! Car tout individu est naturellement motivé ! Douglas Mc Gregor a reformulé cette question ainsi : comment créer un environnement où les gens se motivent eux-mêmes ? Donner du sens, cultiver des valeurs, voilà ce qui permet d’actionner la
motivation intrinsèque agissant sur le long terme.
Perceptions
Notre fonctionnement propre est influencé par nos perceptions. C’est la carte du monde, non le territoire, créée en fonction de nos filtres censoriaux ! Prendre conscience de cette partie de nous, du relief et de l’harmonie qu’elle donne à nos relations, c’est réfréner nos préjugés ! Ce sont les premiers pas vers l’empathie : comprendre ce qui se passe chez l’autre pour collaborer.
Communication
Elle est la base, le vecteur, de toute relation ; une bonne communication favorise une bonne relation. Etre conscient de l’impact que je vais avoir chez l’autre en fonction de ce que j’attends et de ce qu’il attend. Voici quelques leviers de bonne communication. L’assertivité : oser s’exprimer, défendre ses droits sans empiéter sur celles et ceux d’autrui. La Communication Non Violente de Marshall Rosenberg que je préconise en tant que structure de feed-back évolutif, source d’apprentissage dans toute culture du droit à l’erreur. Les quatre pièges de la communication à éviter selon Thomas
d’Ansembourg : les jugements, les croyances, les pensées binaires (vrai ou faux) et le langage déresponsabilisant (il faut que, tu dois…).
Prendre en considération les attentes et besoins humains, les émotions, la motivation, les perceptions et le mode de communication, voici quelques ingrédients qui rendent le monde du travail plus inspirant et gratifiant.