Nos commerçants en temps de crise
Propos recueillis par Thomas Cramatte | L’année 2020 sera marquée par la crise sanitaire. Que ce soit à l’échelle mondiale ou celle du district Lavaux-Oron, nous avons tous été touchés par les restrictions édictées par notre gouvernement. Particuliers, commerces, structures médicales, administrations communales et policières, le Coronavirus a exigé une adaptation de tout un chacun. Dans chaque édition de notre journal, vous retrouverez une série dédiée aux entreprises du district. Comment ont- elles fait pour s’adapter aux restrictions fédérales, maintenir leurs activités, subvenir aux charges et assurer les salaires de leurs employés ? Tour d’horizon des mesures prises en période de confinement et du futur que laisse entrevoir la reprise une fois la totalité des mesures levées. Nous débutons cette série avec Yann Delessert, directeur du Garage de la Petite Corniche à Lutry.
Le Courrier: Comment votre entreprise s’est-elle adaptée aux mesures de confinement ? Yann Delessert : Suite à l’annonce du Conseil fédéral du 16 mars dernier, nous avons pris la décision de fermer le garage. Une permanence téléphonique a été installée pour les dépannages urgents. A compter du 6 avril, nous avons reçu l’autorisation de rouvrir les services à l’atelier. Notre équipe de mécaniciens tourne depuis à effectif réduit. Un système de tournus permet de jongler sur les horaires pour éviter les contacts rapprochés. Nous avons instauré des mesures de sécurité accrues, comme la désinfection des clés, poignées de porte, volants, leviers de frein à main, etc. Du côté de la vente, notre showroom est fermé au public. Cependant, en cas d’intérêt et uniquement sur rendez-vous, nous pouvons accueillir un client et lui proposer un essai sur route.
Environ 90% des entreprises suisses ont eu recours au télétravail. Avez-vous instauré cette pratique au sein de votre garage ? Il est difficile de réparer ou de vendre des véhicules en télétravail. Notre comptable et moi-même bénéficions d’un accès à distance afin de planifier l’administration. Ainsi, nous sommes parés aux urgences.
Malgré l’essor du télétravail, avez-vous été contraint d’inscrire une partie de votre personnel au chômage partiel ? Toutes nos activités sont fortement impactées par la situation actuelle, nous n’avons pas eu d’autre possibilité que d’inscrire l’équipe au complet au chômage partiel.
Le Conseil fédéral a annoncé une reprise progressive de la société, comment envisagez-vous ce retour à la normale pour votre entreprise ? Le service après-vente nous inquiète peu, car avec la reprise des activités, les citoyens suisses vont à nouveau utiliser leurs véhicules pour aller travailler et se divertir. La situation risque d’être différente pour le service de vente. En effet, avec le passage de la pandémie, les gens n’auront pas tout de suite la tête à changer de véhicule. Néanmoins, nous ferons tout notre possible pour que notre garage retrouve sa pleine activité au plus vite.
Au vu de votre expérience avec le télétravail, cette méthode pourrait-elle s’implanter de manière significative dans votre société ? Non, car pour nous, le contact humain reste le maître mot de notre métier. Même si l’approche du travail à distance peut être avantageuse dans certains domaines, nous voulons garder cette relation proche avec notre clientèle.