Nos commerçants en temps de crise
Propos recueillis par Thomas Cramatte | L’année 2020 sera marquée par la crise sanitaire. Que ce soit à l’échelle mondiale ou celle du district Lavaux-Oron, nous avons tous été touchés par les restrictions de notre gouvernement. Particuliers, commerces, structures médicales, administrations communales et policières, le coronavirus a exigé une adaptation de tout à chacun. Dans chaque édition de notre journal, vous retrouverez une série dédiée aux entreprises du district. Comment ont- elles fait pour s’adapter aux restrictions fédérales, maintenir leurs activités, subvenir aux charges et assurer les salaires de leurs employés ? Tour d’horizon des mesures prises en période de confinement et du futur que laisse entrevoir la reprise une fois la totalité des mesures levées. Nous continuons cette série avec Jean-Pierre Ceppi, de Ceppi SA feblanterie-couverture, à Lutry.
Le Courrier: comment votre entreprise s’est-elle adaptée aux mesures de confinement ?
Jean-Pierre Ceppi : Nous avons séparé les employés dans les véhicules, ces derniers se déplaçant dorénavant seuls pour se rendre sur un chantier. Dans notre espace «caféteria», seuls deux employés prennent les repas de midi. Les autres employés et moi-même mangeons à notre domicile. J’ai éliminé tous les linges en tissu pour les remplacer par du papier, y compris pour essuyer la vaisselle afin de respecter les mesures d’hygiène. Dans notre activité, nous avons évité toute intervention à l’intérieur des maisons. Nous n’effectuons que des travaux d’entretien d’extérieur et, au vu de la météo de ces dernières semaines, nous n’avons pas eu à agir en intervention
d’urgence.
95% des entreprises suisses ont eu recours au télétravail. Avez-vous instauré cette pratique et avez-vous dû combler un manque de matériel pour travailler à distance ? En ce qui nous concerne, nous pratiquons depuis de nombreuses années le télétravail pour la partie secrétariat. En effet, cela fait 10 ans que notre secrétaire travaille depuis son domicile. Afin de répondre plus directement à la demande de nos clients, je réceptionne tous les appels téléphoniques.
Malgré l’essor du télétravail, avez-vous été contraint d’inscrire une partie de votre personnel au chômage partiel ? Oui, nous avons dû nous passer des services de notre apprenti, qui n’est pas en possession d’un permis de conduire et à qui nous ne pouvions assurer la mesure d’éloignement des deux mètres lors de déplacements. Un de mes employés a été confiné immédiatement par mesures préventives car son épouse fait partie des personnes à risque.
Le Conseil fédéral a annoncé une reprise progressive de la société, comment envisagez-vous ce retour à la normale pour votre entreprise ? Dans notre secteur, nous devons attendre le déconfinement total avant de pouvoir travailler normalement. D’ici là, les choses resteront telles quelles.
Au vu de votre expérience avec le télétravail, cette méthode pourrait-elle s’implanter de manière significative dans votre société ? Nous travaillons depuis 10 ans en télétravail pour le secrétariat, cette méthode est donc déjà bien implantée dans notre société.
Pour Jean-Pierre Ceppi et ses collaborateurs, l’absence de contact direct pénalise la relation avec le client, « Nos affaires se concluent essentiellement par un climat de confiance que nous établissons en se rencontrant ». Un climat d’incertitude qui bloque les divers projets de rénovation ou de changement. De plus, l’engagement de Jean-Pierre dans des sociétés locales a été stoppé net et la vie associative est un manque important.